«Valse avec Bachir»: Séquelles hallucinantes d'une guerre
ANIMATION•En 1982, un futur cinéaste, alors jeune soldat israélien, se trouvait par hasard à quelques centaines de mètres des camps de Sabra et Chatila. Les massacres, il ne les a pas vus, et c'est à peine s'il s'en souvient... C'est ainsi que débute Valse ave...Stéphane Leblanc
En 1982, un futur cinéaste, alors jeune soldat israélien, se trouvait par hasard à quelques centaines de mètres des camps de Sabra et Chatila. Les massacres, il ne les a pas vus, et c'est à peine s'il s'en souvient... C'est ainsi que débute «Valse avec Bachir», film proprement sidérant sur l'amnésie, où «le choix de l'animation s'est imposé de lui-même: c'était le seul moyen, selon le réalisateur Ari Folman, de s'affranchir des codes du documentaire ou de la fiction et passer outre les résistances ou les tabous». Les événements relatés sont vrais. Les témoignages aussi. Seule la mémoire est défaillante. Avec un sens aigu de l'allégorie, le film interroge la capacité d'un homme à encaisser un choc. Et, partant, le pouvoir de l'humanité entière à «oublier» les massacres perpétrés en temps de guerre. L'animation permet d'alterner les visions réelles et les hallucinations. Le documentaire apporte de la distance. «Valse avec Bachir» est un film intelligent, beau et brutal.
Valse avec Bachir