Shyamalan, sacré phénomène
CINEMA•Night Shyamalan n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agit de malmener l'Amérique. Phénomènes commence par une suite de morts violentes, quand des habitants de grandes villes mettent soudainement fin à leurs jours. « Je frappe fort dès...Caroline Vié
Night Shyamalan n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agit de malmener l'Amérique. Phénomènes commence par une suite de morts violentes, quand des habitants de grandes villes mettent soudainement fin à leurs jours. «Je frappe fort dès le début pour que le spectateur passe le reste du film dans l'appréhension, explique le cinéaste C'est une recette que donnait Alfred Hitchcock pour faire monter le suspense!»
Le réalisateur de Signes et du Village continue de revisiter le cinéma de genre en confrontant Mark Wahlberg, enseignant dynamique, et ses proches à une menace de plus en plus précise. Leur marge de manoeuvre se réduit au fur et à mesure d'un road-movie angoissant dans un pays jonché de cadavres. « L'explication vient assez vite, précise Shyamalan, mais il est important de ne pas le révéler trop tôt parce que cela nuirait à l'impact du message écologique que je veux faire passer. »
Phénomène - Bande-Annonce [VF]
Sans entrer dans les détails du scénario, on révélera que le cinéaste s'amuse à faire jaillir l'inquiétude du public à partir d'éléments aussi peu spectaculaires qu'un coup de vent, une bâche de voiture déchirée ou une plante artificielle. «Je tiens à montrer l'horreur à hauteur humaine», dit-il sans se laisser démonter par ses détracteurs qui lui reprochent l'absence d'effets spéciaux. «Une oeuvre doit se considérer en termes de longévité, dit-il. Si j'ai eu la chance que Sixième sens soit tout de suite reconnu, Incassable et La Fille de l'eau n'ont été appréciés que plus tard. »