RENCONTRE«Au Maroc, certains me considèrent comme le diable» estime Nabil Ayouch

VIDEO. «Razzia»: «Au Maroc, certains me considèrent comme le diable» estime Nabil Ayouch

RENCONTREAprès le controversé « Much Loved », Nabil Hayouch poursuit son combat pour défendre les libertés au Maroc…
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • «Razzia » entremêle les destins de cinq habitants de Casablanca.
  • Le réalisateur de « Much Loved » livre un était des lieux du Maroc.
  • Son film, ode à la liberté, est aussi fort que galvanisant.

Après la violente polémique subie pour Much loved, chronique de prostituées marocaines qui fit scandale et fut censurée dans son pays en 2015, Nabil Ayouch est de retour avec le magnifique Razzia, film choral qui entremêle les destins de cinq personnages à Casablanca au début des années 1980 et en 2015.

Il a écrit ce nouveau brûlot à quatre mains avec son épouse Maryam Touzani, qui apparaît pour la première fois à l’écran. « Nous avons vécu ensemble la crise qui a suivi Much Loved où j’avais tellement blessé l’ego des Marocains que certains me considéraient comme le diable », confie le cinéaste à 20 Minutes. Il a dû batailler pour monter ce nouveau film. « Des décors n’étaient soudain plus disponibles et des acteurs ont subi des pressions de leur entourage, mais cela n’a fait que renforcer notre détermination », dit-il.

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Ne pas pas baisser la tête

Outre l’épouse résolue à exister par elle-même qu’incarne Maryam Touzani, on y voit se rencontrer un restaurateur juif, un instituteur amoureux de poésie berbère, un jeune homme gay qui rêve d’être le nouveau Freddie Mercury et une adolescente cherchant sa place dans la société. « J’ai voulu de nouveau tourner au Maroc, mais il n’était pas question de baisser la tête, explique Nabil Hayouch. J’avais encore des choses à dire et à montrer sur mon pays en affirmant mes convictions sur une lutte indispensable pour défendre le droit de chacun. »

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La lutte continue

C’est de ce désir de combat qu’est né le titre du film. « Razzia symbolise le déferlement de gens à qui on a volé leur liberté et qui se battent pour la récupérer. » En cause, les limitations d’une société patriarcale, homophobe et antisémite, tentant d’éradiquer toutes les différences. « Je le sens chaque jour dans le regard que les gens portent sur moi quand j’évolue dans l’espace public, précise Maryam Touzani. Notre pays connaît un recul significatif, notamment pour ce qui concerne la place des femmes. » Pour autant, Razzia n’a rien d’une œuvre déprimante.

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Optimiste malgré tout

« Pour moi, c’est un film-somme : Razzia est un constat sur l’état du monde, insiste Nabil Hayouch. Je veux rester optimiste mais je sais que les choses risquent d’empirer avant de s’améliorer. » La force de personnages refusant de se résigner galvanise le spectateur. Quand le jeune homosexuel chante « I want to break free » a cappella, les frissons qui parcourent les spectateurs évoquent le frémissement d’une révolte que le réalisateur appelle de ses vœux.

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