VIDEO. «Eva»: Isabelle Huppert envoûte dans un rôle autrefois tenu par Jeanne Moreau
THRILLER•Dans « Eva », le réalisateur Benoît Jacquot livre une nouvelle version d’un roman déjà porté à l’écran par Joseph Losey, avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre autrefois tenu par Jeanne Moreau…Caroline Vié
L'essentiel
- Dans « Eva », Isabelle Huppert envoûte Gaspard Ulliel.
- La comédienne retrouve le réalisateur Benoît Jacquot pour la sixième fois.
- Ce thriller convainc moins que sa précédente version signée Joseph Losey.
Benoît Jacquot retrouve Isabelle Huppert pour la sixième fois en lui confiant le rôle-titre d’Eva, femme mystérieuse qui bouleverse la vie d’un dramaturge incarné par Gaspard Ulliel. La comédienne reprend ce personnage créé en 1962 par Jeanne Moreau dans Eva de Joseph Losey.
« Comme je l’avais fait pour Le journal d’une femme de chambre, ma démarche a été d’oublier le film préexistant », explique le réalisateur. Fasciné depuis l’adolescence par le roman de James Hadley Chase paru en 1949 dans la collection Série noire, Benoît Jacquot rêvait de le porter à l’écran depuis longtemps.
Deux Isabelle Huppert
Dans la version du réalisateur de L’école de la chair et de Villa Amalia, Isabelle Huppert a le double visage d’une prostituée et d’une bourgeoise: une femme forte qui débarque dans la vie d’un garçon cachant un terrible secret. « J’inverse le cliché de la jeune femme tournant la tête d’un homme qui pourrait être son père », confie le cinéaste. Le potentiel vénéneux de la comédienne n’est pas sans rappeler celui qu’elle distillait dans Elle de Paul Verhoeven.
Fatale sans le faire exprès
« Eva semble fatale pour cet écrivain mais elle ne le fait pas exprès », a déclaré la comédienne lors de la présentation du film à Berlin. C’est peut-être pour cela que sa prestation fascine moins que celle de Jeanne Moreau qui se révélait tout en finesse. La puissance d’Isabelle Huppert écrase quelque peu son partenaire, ce qui nuit à la subtilité d’une ténébreuse histoire d’imposture. On sort de la salle avec une furieuse envie de se replonger dans la lecture du livre et on remercie Benoît Jacquot au moins pour cela.