Il aura donc fallu attendre quatre-vingt-dix ans pour qu’un Afro-Américain remporte l’oscar du meilleur scénario original. Et c’est Jordan Peele qui a inscrit son nom dans les livres d’histoire, dimanche soir, pour le script de Get Out.

Alors que sa satire horrifique critique le racisme bien-pensant, Peele a remercié sa mère « qui [lui] a appris à aimer même face à la haine ». « J’ai arrêté d’écrire ce film une vingtaine de fois car je pensais que c’était une mission impossible. Mais je savais que si je le faisais, des gens le verraient et l’entendraient », a lancé Peele, visiblement ému.

Poussée pour la diversité

Sur scène, les actrices Maya Rudolph et Tiffany Haddish ont fait rire la salle en ironisant sur les « Oscars so white d’il y a quelques années ». « Je sais ce que certains se disent, les Oscars sont trop noirs maintenant. Ne vous inquiétez pas, il y a encore plein de Blancs en coulisses. »

D’origine pakistanaise, Kumail Nanjiani (The Big Sick) y est également allé de sa boutade : « La plupart de mes films préférés sont des films de mecs blancs hétéros qui parlent de mecs blancs hétéros. Maintenant les mecs blancs hétéros peuvent regarder des films avec moi dedans et se sentir concernés. Ce n’est pas si difficile, je l’ai fait toute ma vie. »

Nanjiani a également apporté son soutien aux Dreamers, ces jeunes sans-papiers dont le statut n’a toujours pas été régularisé par le Congrès américain.

Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, le Mexicain Guillermo del Toro s’est présenté sur le podium comme « un immigré ». « Je trouve que la plus belle chose de notre art et notre industrie, c’est d’effacer les lignes dans le sable », a-t-il déclaré. « Nous devrions continuer à faire ça, quand le monde voudrait les faire plus profondes. » On attend le tweet de Donald Trump lundi matin.