CESARPourquoi Dupontel a minimisé la dimension homo de «Au revoir là-haut»

VIDEO. Césars 2018: «Au revoir là haut» va dans le placard quand «120 battements par minute» en sort

CESARLa version cinématographique du roman de Pierre Lemaitre a gommé l’homosexualité de son héros…
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • «120 battements par minute » et « Au revoir là-haut » ont été césarisés pour leurs scénarios.
  • Les deux films abordent l’homosexualité de façon très différente.
  • Le premier la met en avant alors que le second la fait passer en arrière-plan.

L’homosexualité était au centre des Césars 2018. 120 battements par minute et Au revoir là-haut, deux films magnifiques qui offrent des rôles superbes à Nahuel Pérez Biscayart, abordent le sujet de façon fort différente. Tous deux ont été récompensés pour leur scénario le premier pour une histoire originale, le second pour une adaptation.

Si le film de Robin Campillo met la communauté LGBT en avant avec les actions d’Act Up et une bouleversante histoire d’amour gay au cœur des années sida, celui d’Albert Dupontel a largement gommé l’homosexualité de son héros pourtant centrale dans le roman de Pierre Lemaitre qu’il a porté à l’écran. 20 Minutes a questionné l’auteur et le réalisateur afin de se faire expliquer les raisons de ce choix.

Pouvoir et argent contre homophobie. Albert Dupontel ne vient jamais aux Césars, c’est donc au moment de la sortie du film en octobre 2017 qu’il nous a parlé de sa conception d’Edouard Péricourt, défiguré et en conflit violent avec son géniteur incarné par Niels Arestrup. « Insister sur l’homophobie du père comme dans le livre n’était pas ce qui me semblait essentiel au moment de concentrer l’intrigue dans un scénario, a-t-il reconnu. Je trouvais plus intéressant de les faire s’affronter sur leurs conceptions de la vie, l’homme d’affaires ne comprend pas pourquoi son fils rejette violemment ses valeurs de pouvoir et d’argent. »

Un problème d’équilibre narratif. Pierre Lemaitre, lauréat du prix Goncourt pour son best-seller, est venu chercher le césar du scénario du film. « L’homosexualité n’est pas un sujet qui se traite à la légère, il aurait donc fallu ajouter de nombreuses scènes entre le père et le fils pour que ce sujet soit abordé de façon sérieuse ce qui aurait posé un problème d’équilibre narratif, dit-il à 20 Minutes. Cela n’a pas été le choix d’Albert. » Ces explications convaincront-elles ceux qui ont reproché à Albert Dupontel d’avoir négligé cet aspect du personnage de cet homme blessé ?

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L’adaptation récompensée. « Albert a voulu en faire un grand artiste et cela me convient parfaitement, martèle Pierre Lemaitre, c’est ce qu’on appelle l’adaptation ! » C’est d’ailleurs ce césar que le romancier serrait contre son cœur, visiblement très ému de voir son œuvre de nouveau célébrée par le césar du meilleur réalisateur pour Albert Dupontel. Quant à Nahuel Pérez Biscayart, meilleur espoir masculin pour 120 battements par minute, il a aussi tenu à associer Au revoir là-haut à sa récompense. « Je me sens profondément fier de ces deux films », nous a-t-il confié. Il a diantrement raison de l’être.

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