DRAME«Jusqu’à la garde»: Denis Ménochet, le nouveau Robert Mitchum?

VIDEO. «Jusqu’à la garde»: Comment Denis Ménochet abuse, maltraite et fait très peur

DRAMEDenis Ménochet incarne un père aussi charismatique qu’inquiétant dans « Jusqu’à la garde », un drame qui flirte avec le cinéma de genre…
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Denis Ménochet est carrément flippant dans ce drame qui flirte avec le cinéma de genre.
  • « Jusqu’à la garde » a été doublement récompensé à la Mostra de Venise.
  • Le comédien souhaite que le film fasse mieux comprendre les maltraitances que peuvent subir les femmes.

Denis Ménochet fait vraiment peur dans Jusqu’à la garde, excellent film de Xavier Legrand, primé à la Mostra de Venise où il a reçu le prix de la mise en scène et du meilleur premier film. Ce père au physique imposant qui refuse de lâcher son épouse (merveilleuse Léa Drucker) et son fils (la trouvaille Thomas Giora) hante pendant un bon moment.

Comme un malaise

« Je me suis renseigné sur les femmes battues et sur les hommes qui les maltraitent avant de composer ce personnage que je voulais essayer de cerner parce qu’il n’a rien de commun avec moi et qu’il me met terriblement mal à l’aise », explique le comédien à 20 Minutes. Cet être complexe, passant par toute une gamme d’émotions, de la tendresse à la brutalité, avait été créé en 2012 par Denis Ménochet dans Avant que de tout perdre, César du court-métrage qui évoquait la séparation du couple.

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Comme un ogre

On pense au Robert Mitchum de La Nuit du chasseur devant l’ogre charismatique dont on se demande de quoi il est capable. « Xavier Legrand a joué avec les codes du cinéma de genre pour aborder le thème de la maltraitance des femmes, un peu comme l’a fait Jordan Peele pour Get Out », insiste Denis Ménochet. Une scène d’ouverture glaçante chez une juge des divorces ancre le film dans le réel avant que l’action bascule doucement dans le thriller presque horrifique où les décharges d’adrénaline succèdent aux passages angoissants.

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Comme un fauve

Face au gamin de 12 ans, l’adulte est écrasant de présence menaçante. « Je lui balançais des vannes dès que Xavier coupait les prises pour ne pas lui faire vraiment peur, avoue Denis Ménochet. Je n’aimais pas les sentiments que mon personnage remuait en moi et je craignais toujours de traumatiser mon jeune partenaire. » Le gamin s’en est mieux sorti que le spectateur, tant la performance de Ménochet dégage une violence larvée de fauve prêt à bondir au moment le plus inattendu.

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Comme une réflexion

A l’heure où la parole des femmes se libère, Jusqu’à la garde n’est pas qu’un simple divertissement bien troussé. « Le film peut conduire certains abuseurs à comprendre ce qu’ils font subir à leurs compagnes, précise Denis Ménochet. Ce serait formidable si les projections pouvaient déboucher sur des discussions et conduire les gens à ressentir plus d’empathie pour les victimes. » Sans avoir la lourdeur d’un film à thèse, cette œuvre réussie donne à réfléchir tout en secouant son public.

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