SFXCréer les effets spéciaux de «Jurassic Park» fait-il de vous un dinosaure?

VIDEO. De «Star Wars» à «Jurassic Park», Phil Tippett a marqué l'histoire des effets spéciaux

SFXHonoré au Paris Image Digital Summit, Phil Tippett revient sur quelques moments clé de sa carrière…
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Phil Tippett est un grand maître des effets spéciaux américain.
  • Il a notamment travaillé avec George Lucas, Steven Spielberg et Paul Verhoeven.
  • Il est couronné par un Genie Award, prix récompensant l’ensemble sa carrière.

A l’occasion de la remise d’un Genie Award récompensant sa carrière, Phil Tippett, maître des effets spéciaux oscarisé pour Jurassic Park et Star Wars : Le Retour du Jedi, est venu au Paris Image Digital Summit, manifestation dédiée aux effets spéciaux numériques.



Ce grand monsieur âgé de 66 ans en profitera pour animer une master-class vendredi 26 janvier, mais il a trouvé le temps de commenter, pour 20 Minutes, quelques passages emblématiques jalonnant quarante années d’une carrière prestigieuse.

Star Wars : 40 ans d’effets en une double séquence

Au moment de filmer l’échiquier pour Un nouvel espoir en 1977, George Lucas a demandé à Phil Tippett, alors débutant, d’animer les créatures en stop motion (image par image). Près de quarante ans plus tard, Tippett a dû recréer le jeu pour Le Réveil de la Force de J.J. Abrams. Les deux versions sont visibles ci-dessous.

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« On pourrait croire qu’il était facile de reprendre cette scène, s’amuse Phil Tippett, mais il est beaucoup plus ardu de partir de quelque chose de préexistant que d’innover complètement ! Les techniques avaient changé et il a donc fallu modéliser les créatures originales, très détériorées par le temps. Jamais nous n’aurions pu imaginer les revoir un jour heureusement que George les avait conservées. »

Jurassic Park : la grande peur de Phil Tippett

Comme le montre la vidéo test ci-dessous, Phil Tippett avait d’abord pensé animer les dinosaures du film de Steven Spielberg image par image avant qu’il soit décidé de s’essayer aux effets numériques qui n’en étaient encore qu’à leurs balbutiements en 1993. La période a été rude pour Tippett qui a pensé que son savoir-faire allait devenir obsolète.

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« J’ai vraiment cru que j’allais me faire virer, précise Phil Tippett, mais mes essais ont servi de base pour l’animation en image de synthèse. Ce médium permettait des mouvements de dinosaures plus fluides tandis que les informaticiens pouvaient s’appuyer sur les squelettes que nous avions construits pour rendre les animaux plus crédibles. »

Robocop et Starship Trooper : place à l’imagination

Sa collaboration avec Paul Verhoeven a été déterminante pour la carrière de Phil Tippett qui a notamment travaillé avec lui pour Robocop (1987) et Starship Troopers (1998), deux œuvres qui ont été ensuite déclinées pour plusieurs suites plus ou moins réussies.

« Dans les deux cas, il s’agissait de créations totales. Les insectes aliens de Starship Troopers constituaient un vrai défi parce qu’ils devaient pouvoir tuer un maximum de gens sans être trop répugnants, ce qui aurait fait fuir le public. Nous avons dû créer toute une déclinaison de ces soldats en nous basant sur ceux de la Seconde Guerre mondiale et sur la structure d’une ruche. »

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Aujourd’hui, Phil Tippett se consacre à la réalisation de Mad God, une œuvre intrigante et poétique sur laquelle il planche depuis des années et qu’il a financée lui-même. Il espère pouvoir la sortir sous forme de long-métrage d’ici deux ans.

« Ce n’est pas vraiment narratif, donc je n’ai trouvé personne d’autre que moi pour produire, plaisante-t-il. Des jeunes viennent me donner un coup de main car je suis un dinosaure dans la profession et ils veulent apprendre à mon contact. Je leur dis de ne pas se faire trop d’illusions quant à leur avenir dans la profession. D’ici quelques années, l’intelligence artificielle nous aura tous remplacés. »