VIDEO. «Last Flag Flying» donne un coup de jeune aux anciens combattants
ROAD MOVIE•Bryan Cranston, Steve Carell et Laurence Fishburne emporte cette chronique pacifiste du réalisateur de « Boyhood »…Caroline Vié
L'essentiel
- «Last flag flying », le nouveau film de Richard Linklater, n’est pas qu’un film sur des vétérans du Vietnam, mais un petit bijou de sensibilité.
- Ce road-movie autour de trois anciens combattants offre des rôles en or à Steve Carell, Bryan Cranston et Laurence Fishburne.
Un road-movie sur des vétérans du Vietnam qui se retrouvent pour aller enterrer l’un de leurs fils mort en Irak ? Last flag flying serait un film indépendant pas très sexy de plus si Richard Linklater n’était pas aux commandes et s’il n’avait pas fait appel à Bryan Cranston (Breaking Bad), Steve Carell (Battle of the sexes) et Laurence Fishburne (Matrix) pour incarner les trois potes en question.
Le réalisateur de Boyhood et d’Everybody wants some n’a pas son pareil pour créer des personnages si crédibles et humains que le spectateur a l’impression de faire partie d’un voyage où rires, larmes, accolades et engueulades sont au programme, tandis que chacun renoue avec un passé plus ou moins glorieux.
Un bonus pour les cinéphiles
Si tout le monde peut apprécier les tribulations des trois compères, ceux qui ont vu La dernière corvée d’Hal Ashby trouveront une familiarité supplémentaire au récit. Normal : Last Flag Flying est inspiré de la suite du roman de Darryl Ponicsan qui fait suite à La Dernière corvée.
Dommages collatéraux et familiaux
Sans tambour ni trompette, Richard Linklater évoque les anciens combattants en s’appuyant sur l’expérience de son père, vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui « racontait ce qu’il y avait fait avec beaucoup d’humilité. » A l’image de son géniteur, il ne force pas le trait pour nous faire partager leurs anecdotes.
C’est encore loin l’Amérique ?
Ce que décrit Richard Linklater avec les retrouvailles de son trio, c’est une Amérique désabusée qui peine à faire la paix entre souvenirs belliqueux et un présent pauvre en espoirs. Comme dans Boyhood qui suivait ses héros sur plusieurs années, c’est l’essence de son pays que le cinéaste capture avec acuité.