VIDEO. «Ferdinand» prend le taureau par les cornes pour bannir la corrida
ANIMATION•Dans « Ferdinand », le réalisateur de « Rio » évoque la corrida en prenant soin de ne pas traumatiser les enfants…Caroline Vié
L'essentiel
- «Ferdinand » raconte comment un taureau craquant tente d’échapper à la corrida et l’abattoir.
- Ce film d’animation très réussi traite de sujets sérieux en s’adaptant au public familial.
Ce n’est parce qu’on est un taureau d’une tonne qu’on doit se conduire comme une grosse brute ! Ferdinand de Carlos Saldanha protège les fleurs et adore les câlins de sa petite maîtresse. Deux passions pas vraiment utiles quand son destin est de finir dans l’arène…
Sur une trame assez proche de celle d’Okja, le réalisateur bien connu des fans de Rio et de L’âge de glace fait entrer une nouvelle bestiole adorable dans le bestiaire des studios Blue Sky. « Ma plus grande difficulté sur ce film a été d’aborder le destin des bovidés de façon suffisamment claire pour que le jeune public comprenne ce qu’ils risquent sans pour autant le traumatiser », explique le réalisateur à 20 Minutes.
Entre la corrida et l’abattoir, le sort qui attend les héros ne semble pas rose. « Le film ne porte pas de jugement sur les gens qui apprécient la corrida, ni sur ceux qui mangent de la viande. Il propose juste des pistes de réflexion au spectateur », précise Carlos Saldanha. Ce dernier prend fait et cause pour Ferdinand et ses copains notamment Angus, taureau écossais rendu aveugle par sa frange. Leurs tribulations pour se tirer d’affaires les entraînent au coeur de Madrid.
Ferdinand n’a pas d’ennemi
« Il n’y a pas de méchant à proprement parler dans Ferdinand, insiste le réalisateur. Même l’éleveur et le torero ne sont pas montrés comme tels. » Le matador, personnage humain le plus réussi du film, se révèle un prétentieux de première catégorie dont les attitudes ridicules désamorcent le côté menaçant. « Nous sommes partis du principe qu’il devait prêter à rire même s’il est dangereux pour Ferdinand. Là aussi, c’était un équilibre à trouver », avoue Carlos Saldanha.
Ferdinand a le sens de la famille
La scène de corrida a aussi causé de gros soucis aux animateurs. « Comme il s’agit d’un sport immédiatement violent pour le taureau, nous avons choisi d’édulcorer une réalité incompatible avec un film d’animation familial », admet-il. Pour autant, le suspense est bien présent quand Ferdinand se trouve au centre de l’arène prêt à affronter sa destinée pour une scène émouvante et tendre dans le ton de ce joli film.
Ferdinand n’a pas les boules
Ce n’est qu’à la sortie du film que le spectateur adulte remarque qu’il manque quelque chose à Ferdinand : les attributs très reconnaissables d’un taureau. « Ça non plus n’aurait pas été compatible avec un public familial ! » s’esclaffe Carlos Saldanha. Et de s’amuser que seuls les Français semblent s’être étonnés de cela…