Pour sortir du placard et accepter son homosexualité, le héros de Closet Monster, premier long-métrage de Stephen Dunn, est soutenu par son hamster nommé Buffy comme l’héroïne de la série télévisée des années 1990.

Le petit animal qui parle (en anglais) avec la voix d’Isabella Rossellini est une présence rassurante pour ce garçon traumatisé après avoir assisté à un meurtre homophobe quand il était petit. Dans le rôle du personnage principal, Connor Jessup fait partager sa quête d’identité entre une amie fidèle ( Joanne Kelly), un père maladroit ( Aaron Abrams) et un camarade de travail très attirant ( Aliocha Schneider).

« Quand j’étais plus jeune, j’ai été marqué par la mort d’un homme empalé sur une barre de fer parce qu’il était gay, se souvient Stephen Dunn, Canadien de 27 printemps. Cela m’a fait longtemps refouler mon homosexualité. Tout le monde savait que j’étais homo sauf moi. Je pensais juste que j’étais différent. »

Comme le cinéaste, son héros refuse dans un premier temps d’admettre son identité sexuelle, se réfugiant dans le rêve de devenir maquilleur d’effets spéciaux tout en travaillant dans un magasin de bricolage.

Pourquoi Buffy n’a pas la voix de Siri

Grand fan de la série Buffy, Stephen Dunn a donné ce prénom à l’animal de compagnie du film. « J’ai choisi un hamster parce qu’il peut être mis dans une poche et emporté partout, explique-t-il. Ce rongeur constitue une passerelle entre l’adolescence et l’âge adulte où l’on assume pleinement ce que l’on est. »

Si le réalisateur comptait d’abord donner la voix artificielle de Siri (l’assistant vocal des IPhone) à Buffy, il a changé d’avis pour en confier le doublage à Isabella Rossellini après l'avoir vu jouer un hamster dans sa série Green Porno où elle incarnait divers animaux en train de se reproduire.

Douceur et fragilité

La présence de Buffy constitue l’un des éléments originaux de ce film touchant. « J’ai voulu donner une connotation fantastique à l’ensemble parce que cela correspond à l’état d’esprit d’un protagoniste qui se réfugie dans l’enfance. Il n’aura plus besoin d’elle quand il se sera trouvé », insiste Stephen Dunn.

La bestiole est à l’image de cette œuvre attachante. On l’aime instantanément pour sa douceur et sa fragilité. Closet Monster est le genre de films qu’on aimerait pouvoir serrer dans ses bras. C’est peut-être cela qui lui a valu au film de recevoir le prix du Meilleur film canadien au Festival de Toronto.