VIDEO. Sans le savoir, Harry Dean Stanton faisait ses adieux dans «Lucky»
PORTRAIT•L’acteur, mort en septembre dernier, est époustouflant dans ce conte philosophique et poétique…Caroline Vié
L'essentiel
- Le réalisateur a construit son film autour d’Harry Dean Stanton.
- L’acteur émeut en cow-boy solitaire et philosophe.
- Il est décédé avant d’avoir pu voir « Lucky ».
Harry Dean Stanton, acteur époustouflant décédé le 15 septembre dernier, trouve son dernier rôle dans Lucky de John Carroll Lynch que le réalisateur a entièrement construit autour de lui.
Le comédien émeut profondément dans la peau d’un cow-boy de 90 ans à la fois désabusé et philosophe. Il retrouve le cinéaste David Lynch (qui n’a aucun lien de parenté avec le réalisateur du film), venu lui donner la réplique pour ce poème filmé. « C’est une lettre d’amour destinée à Harry, à l’acteur et à l’homme », explique John Carroll Lynch.
Ce film tendrement irrévérencieux donne le temps au temps autour de ce vieillard à l’œil pétillant de malice qui fume comme une locomotive et réfléchit sur la vie dans des paysages désertiques. « Harry Dean s’est donné à 200 %, déclare le réalisateur du film. Il m’a aidé à trouver un équilibre entre ce qu’il était dans la vie et le personnage. » Le spectateur suit le vieil homme dans sa routine quotidienne avec l’impression de faire partie de sa vie. Sa vitalité et sa fragilité le rendent attachant comme un aïeul très aimé.
Harry Dean Stanton est mort avant d’avoir ce film qui le met en vedette. « Il prétendait être indifférent aux hommages, mais je crois qu’il aurait été fier de voir à quel point les gens l’aimaient », insiste le cinéaste. Il se dégage une impression nostalgique de ce premier long-métrage gorgé de soleil et d’amour de vivre. On pense au cinéma de Jim Jarmusch devant cette œuvre atypique qui donne envie de revoir les grandes compositions offertes par Harry Dean Stanton, de Paris, Texas à Alien le 8e passager en passant par la troisième saison de Twin Peaks.