VIDEO. Alain Chabat : « J’ai fait "Santa & Cie" pour qu’il soit accessible aux plus petits »
INTERVIEW•« Santa & Cie » est un film très drôle où l'ancien Nul promet de ne choquer ni les adultes, ni les enfants...Caroline Vié
L'essentiel
- Alain Chabat incarne un Père Noël tentant de soigner ses lutins malades.
- Il découvre la vie parisienne avec stupéfaction.
- Ce conte pourra amuser les publics de toutes les tranches d’âge.
Alain Chabat fait croire au Père Noël dans Santa & Cie. Et pour cause, le légendaire barbu, c’est lui ! Sauf qu’il y a péril dans la hotte : ses lutins sont malades, hors d’état de fabriquer les cadeaux à quelques jours de la nuit de Noël. Le voilà contraint de quitter son épouse ( Audrey Tautou) pour aller chercher des vitamines à Paris…
Son intrusion dans la vie d’un couple charmant (Pio Marmaï et Golshifteh Farahani) et de leurs deux enfants ne va pas sans heurts. Ce naïf littéralement tombé du ciel avec ses rennes et son traîneau leur en fait voir de toutes les couleurs. Sa découverte du monde d’aujourd’hui est riche en gags quand il croise des « collègues » ( Jean-Pierre Bacri fait une apparition savoureuse) ou découvre l’existence de l’argent. C’est toujours avec la barbe fleurie de son personnage que l’ex Nul a expliqué à 20 Minutes comment il a conçu ce conte destiné aussi bien aux grands qu’aux petits.
aComment instiller de l’humour dans un conte sans torpiller l’esprit de Noël ?
Je n’ai pas cherché à faire un film cynique. C’est pour cela que j’incarne le vrai Père Noël et pas quelqu’un qui se fait passer pour lui. Cela a demandé un gros travail d’écriture car je souhaitais que tout le monde se retrouve dans cette histoire. Cela voulait dire faire rire les parents sans perdre les enfants en route et vice-versa.
Vous êtes-vous censuré ?
Je me mets toujours des limites. C’est ma façon de travailler. Nous faisions déjà cela au moment des Nuls car la contrainte est la meilleure façon de tirer l’écriture vers le haut. Comme à l’époque, j’ai pris garde à ne pas être méchant, ce qui était d’autant plus important que le sujet l’imposait.
La carte de l’émotion, l’avez-vous jouée volontairement ?
Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite. C’est au tournage et au montage que ma propre tendresse m’a surpris. C’est sans doute parce que je n’avais jamais montré une famille unie comme celle chez qui s’installe Santa. Je me suis aussi laissé cueillir par les deux enfants…
Est-ce un choix que de montrer une France multiculturelle et généreuse ?
Je cherche avant tout à distraire, mais si je peux faire passer discrètement quelques petits messages contre le racisme ou l’homophobie, j’en suis ravi. Les comédies les plus réussies sont aussi celles qui font réfléchir sans avoir l’air d’y toucher, en montrant les choses de façon naturelle.
Considérez-vous « Santa & Cie » comme votre premier film 100 % familial ?
Je pense que celui-ci est accessible aux plus petits. Les gens se méfient toujours car ils craignent que je case des vannes osées. Il n’était pas question de les prendre en otage en les faisant se sentir mal à l’aise devant leurs enfants. Certains spectateurs des avant-premières m’ont dit que, rassurés, ils reviendraient avec leurs gamins.
Cela veut-il dire que vous avez mûri ?
On peut même carrément dire que j’ai vieilli, ce qui ne me fait pas peur. Certains spectateurs de Santa & Cie n’ont jamais entendu parler des Nuls, d’autres connaissent nos sketches par cœur. J’essaie de trouver un terrain de jeu entre ces deux publics. Si tout le monde s’amuse en même temps, je considérerai que j’ai fait du bon boulot.