Toulouse: Dernier jour de tournage pour «Intimes convictions», le thriller judiciaire inspiré de l'affaire Viguier
CINEMA•Depuis trois semaines, l'équipe du film «Intimes Convictions», inspiré de l'affaire Viguier, a investi la Ville rose pour tourner cette fiction basée sur des faits réels...Julie Rimbert
L'essentiel
- Le film Intimes Convictions sortira au cinéma en 2018.
- Une partie des scènes de ce thriller judiciaire a été tourné à Toulouse jusqu'à ce vendredi, la suite sera tournée à Paris.
- Loin de remettre en cause l'affaire Viguier, ce long-métrage s'intéresse au doute et à la quête de vérité.
Un thriller judiciaire sur le doute et l’intime conviction qu’ont les protagonistes d’un procès. Depuis trois semaines, l’équipe du film Intimes convictions, du réalisateur Antoine Raimbault, a investi différents lieux de la Ville rose pour tourner certaines scènes de ce long-métrage inspiré de l' affaire Viguier, qui sortira sur grand écran en 2018.
Quête de vérité
Prairie des filtres, palais de justice, Pont-Neuf ou Grand hôtel de l’Opéra, la moitié des scènes du film a été tournée à Toulouse jusqu’à ce vendredi. Le reste du tournage, principalement les séquences judiciaires, va être réalisé à Paris jusqu’au 19 décembre. Les briques de la Ville rose ont ainsi servi de décor au personnage principal du film, un juré du premier procès aux assises de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme Suzanne disparue en 2000. Le professeur de droit toulousain a été acquitté deux fois dans cette affaire. C’est l’actrice Marina Fois qui joue cette jurée persuadée de l’innocence de Jacques Viguier et mène son enquête en coulisse lors du second procès aux assises à Albi.
« Cette jurée vit mal que le parquet fasse appel de l’acquittement et en fait une affaire personnelle, raconte Antoine Raimbault, qui réalise son premier long-métrage. L’idée n’est pas de refaire, revisiter l’affaire Viguier mais de s’intéresser au doute, au fait que l’on ne sache pas ce qu’il s’est passé. L’intérêt, c’est la quête de vérité qui peut rendre fou. C’est une affaire sans preuve, sans cadavre, qui n’a pourtant pas empêché cet homme d’être jugé deux fois. Je veux faire un film de procès, comme on n’en voit plus ».
Le spectateur face à sa conviction
En dehors du rôle principal de Marina Foïs, Jacques Viguier est joué par Laurent Lucas, Eric Dupont-Moretti, avocat de l’accusé lors du second procès, est quant à lui interprété par Olivier Gourmet. Loin d’être novice dans les cours d’assises, Antoine Raimbault est passionné par les affaires judiciaires et a notamment suivi les deux procès de l’affaire Viguier, en particulier la famille du professeur de droit avec qui il a noué des liens. Pour nourrir son intrigue, le réalisateur s’est appuyé sur les notes de chroniqueurs judiciaires ayant suivi les procès et les écoutes téléphoniques de l’affaire.
« Ils ont lu le scénario et m’ont donné leur autorisation mais ce film ne remet aucunement en cause l’affaire Viguier, assure le réalisateur. L’objectif est de laisser le spectateur face à sa conviction. Le rôle du cinéma est de raconter autre chose, autrement. Il n’y a aucune provocation vis-à-vis des protagonistes de cette affaire. Dans mon film, les questions m’intéressent plus que les réponses ».