Affaire Harvey Weinstein: Léa Seydoux et Cara Delevingne révèlent avoir été agressées par le producteur
HARCELEMENT•Les deux actrices dénoncent l’omerta d’un milieu tolérant ce genre de comportements abusifs...M.C. avec AFP
Le grand déballage sur les pratiques de harcèlement sexuel et l’hypocrisie d’Hollywood continue. Mercredi, les actrices Léa Seydoux et Cara Delevingne ont également accusé Harvey Weinstein d’agression sexuelle.
Dans une tribune publiée dans le Guardian (disponible en version française), Léa Seydoux révèle ainsi que le producteur a tenté de l’embrasser, elle aussi, dénonçant au passage l’omerta d’un milieu tolérant ce genre de comportements abusifs. « Je rencontre des hommes comme Harvey Weinstein tout le temps », lâche l’actrice de 32 ans dès la première phrase.
« Il m’a regardée comme si j’étais un morceau de viande »
Elle relate sa rencontre, à un défilé, avec le producteur, qui insiste illico pour la voir le soir même. « Il a flirté et m’a regardée comme si j’étais un morceau de viande », écrit-elle, soulignant qu’il avait « un air lubrique ». Il parvient à la faire monter dans sa chambre d’hôtel pour un verre. « Nous parlions sur le canapé quand il a soudainement sauté sur moi et a essayé de m’embrasser. J’ai dû me défendre. Il est grand, et gros, alors j’ai dû résister vigoureusement. Je suis partie, complètement dégoûtée, mais je n’ai cependant jamais eu peur de lui car je savais dès le début à qui j’avais affaire », se souvient-elle.
« Tout le monde savait ce que Harvey faisait et personne n’a rien fait. Il est incroyable qu’il ait pu agir comme ça pendant des décennies et garder sa carrière. C’est seulement possible parce qu’il a énormément de pouvoir », dénonce l’actrice. Le problème, toutefois, dépasse Harvey Weinstein, dit-elle. Elle-même a reçu des avances sexuelles de réalisateurs avec qui elle travaillait.
Dans sa tribune, Léa Seydoux dit rencontrer des hommes comme Harvey Weinstein « tout le temps » et dénonce le traitement misogyne des femmes dans le cinéma - aux Etats-Unis ou ailleurs - de l’exigence de perfection physique aux écarts de salaires injustifiés avec les hommes. Elle souligne surtout que beaucoup de réalisateurs en vogue abusent de leur pouvoir. L’un d’eux lui aurait lancé « j’aimerais te baiser », un autre filmait en se rinçant l’œil des scènes de sexe interminables, un autre encore aurait tenté de l’embrasser.
Harvey Weinstein n’est que « le haut de l’iceberg »
Cara Delevingne, star du dernier Luc Besson Valérian et la cité des mille planètes, raconte quant à elle sur Instagram qu’Harvey Weinstein, qu’elle avait suivi à contrecœur dans une chambre d’hôtel, lui a demandé d’embrasser une femme qui se trouvait là et a tenté de l’embrasser sur la bouche avant qu’elle ne s’échappe.
Les deux actrices s’ajoutent à la liste des nombreuses stars qui ont témoigné publiquement depuis la semaine dernière, notamment Mira Sorvino, Rosana Arquette, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Emma de Caunes et Judith Godrèche, qui ont décrit des avances sexuelles insistantes formulées par le puissant producteur, souvent dans une chambre d’hôtel, alors qu’il n’était vêtu que d’un peignoir, voire nu.
Trois femmes l’ont accusé de viol, la star italienne Asia Argento, l’actrice Lucia Evans et une autre femme anonyme. Par un porte-parole, il a affirmé que toutes les relations sexuelles étaient consenties.
Harvey Weinstein n’est pourtant que « le haut de l’iceberg », insiste l’acteur et réalisateur Rob Schneider (« Inside Amy Schumer ») dans une vidéo publiée par le site TMZ où il dit avoir été lui-même harcelé par un cinéaste célèbre lorsqu’il était jeune. « Les acteurs, les actrices plus que les hommes, sont particulièrement vulnérables. Ils ont besoin d’un agent et les agents sont répugnants aussi », assure-t-il. « Les directeurs de casting, les producteurs, les réalisateurs, c’est partout dans l’industrie (du film), il n’y a pas une actrice qui n’ait pas une histoire ».