ANIMATION«Téhéran Tabou», le dessin animé qui contourne la censure

VIDEO. «Téhéran Tabou»: Quand l'animation permet de contourner la censure

ANIMATIONLe réalisateur n’a pas eu le droit de tourner en Iran cette chronique cruelle d’une ville schizophrène…
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • «Téhéran Tabou» fait partager le destin de trois femmes iraniennes.
  • Le flm a été sélectionné à la Semaine de la critique et au Festival d'Annecy.
  • L'animation renforce les émotions qui se dégagent de l'histoire.

Dans Téhéran tabou, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes et au Festival d’Annecy, Ali Soozandeh a choisi l’animation pour montrer cette ville schizophrène déchirée entre rigueur religieuse publique et vies privées nettement plus rock’n’roll. « Il aurait été impossible de tourner sur place, cela n’aurait jamais été permis, explique le réalisateur à 20 Minutes, installé depuis 1995 en Allemagne. L’animation m’a permis de contourner la censure. »

Portraits de femmes

Dans ce film cruel, réservé à un public adulte, trois femmes tentent de survivre dans un monde impitoyable : une intellectuelle mal mariée, une jeune fille qui a perdu sa virginité et une prostituée subissent les diktats des hommes. « J’espère que les spectateurs seront en empathie avec mes personnages, insiste le cinéaste. Leurs histoires correspondent toutes à une réalité. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Une contrainte bénéfique

Afin de pouvoir tourner en toute liberté, c’est en studio sur fond vert qu’Ali Soozandeh a commencé par filmer ses acteurs. Il a ensuite fait appel à la rotoscopie (procédé qui consiste à redessiner les personnages et à ajouter les décors à la palette graphique) pour compléter son film. « Cela a apporté une dimension émotionnelle à laquelle je ne m’attendais pas, avoue-t-il. Je n’aurais jamais pensé que cette contrainte pourrait être à ce point bénéfique au film. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Plus en vue

Loin de rendre l’ensemble moins réaliste, l’animation ajoute une touche de poésie supplémentaire aux récits de ces vies brisées. « Il est ironique de penser que Téhéran tabou aurait peut-être été moins montré si nous n’avions pas été obligés de faire appel à l’animation pour échapper à la censure. Cela l’a rendu plus original », s’amuse le cinéaste qui aimerait maintenant s’essayer aux prises de vues réelles, mais probablement pas dans son pays d’origine.

a