VIDÉO. «Wonder Woman 2»: Une pétition réclame que l’héroïne soit bisexuelle
PETITION•Gianna Collier Pitts a lancé une pétition pour que la super-héroïne soit reconnue comme ce que'elle est : bisexuelle...Maria Aït Ouariane
Souvenez-vous, le 28 septembre 2016 l’auteur actuel des comics Wonder Woman, Grec Rucka, confirmait que son héroïne est bel et bien bisexuelle : « Sommes-nous en train de dire que Diana a déjà été amoureuse et a eu des relations avec d’autres femmes ? La réponse est évidemment oui ».
Pour des fans assidus, cela va de soi. En effet, Diana Prince vient de l’île de Themyscira, une île uniquement peuplée de femmes et régie par un idéal de paix et d’harmonie. Quoi de plus paisible et harmonieux donc qu’une relation amoureuse et sexuelle ? « La seule option, ce sont des femmes. Mais une Amazone ne regarde pas une autre Amazone en disant « tu es gay ». Pas du tout. Le concept n’existe pas », explique également l’auteur.
A la sortie du film le 15 mai 2017, le « débat » a refait surface. L’adaptation par la réalisatrice Patty Jenking ne fait pas d’allusion à la bisexualité de l'héroïne, qui tombe amoureuse de Steve Trevor. La communauté LGBTQ avait alors partagé sa déception sur les réseaux sociaux.
Voilà pourquoi l'américaine Gianna Collier- Pitts a lancé, sur le site change.org, la pétition Make Wonder Woman Bisexual (« Rendez Wonder Woman bisexuelle »), qui a déjà recueilli près de 6.000 signatures.
Une « communauté invisible »
Le film reste un exploit pour la représentation des femmes et des idées féministes, avec notamment un contrat historique pour Patty Jenkings qui devient la réalisatrice la mieux payée au monde et qui réalise le 17e meilleur démarrage d’une franchise de tous les temps.
Cependant, Gianna Collier- Pitts, ancienne ambassadrice pour l’association américaine GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) rappelle que la représentation LGBTQ à la télévision ou au cinéma reste très marginale. L’association GLAAD indique dans son rapport annuel que parmi les personnages de fiction LGBTQ représentés à l'écran (chaînes télés et service de streaming), les femmes bisexuelles sont représentées à 20 % (13 personnages) et les hommes bisexuels… 0 %.
L’absence de représentation, et de reconnaissance, de la communauté bisexuelle entraîne une certaine invisibilité. Le San Francisco Human Right Commission parle ainsi de « bi-invisibilité », un néologisme qui pointe le « manque de reconnaissance, et l’ignorance des preuves claires indiquant que la bisexualité existe. ». Or, statistiquement, la bisexualité reste l’orientation sexuelle la plus courante dans la communauté LGBTQ.
« Representation is power »
La representation c’est le pouvoir. « Montrer une Wonder Woman bisexuelle au cinéma, ferait d’elle la première héroïne ouvertement LGBTQ par rapport aux autres personnages de DC Comics et Marvel au cinéma. Cela renforcerait sa place de véritable modèle pour les femmes de tous âges et de toutes identités », poursuit l'auteure de la pétition.
C’est donc au travers de cette pétition que Gianna Collier-Pitts (et 5 605 signataires) demande à ce que l’on « reconnaisse Diana Prince pour ce qu’elle est, ce qu’elle a toujours été et ce qu’elle pourrait représenter pour des millions de personnes » dans le deuxième opus, prévu pour le 13 décembre 2019.