L'essentiel

  • «Faute d’amour » était l’un des meilleurs films présentés à Cannes cette année.
  • La musique des frères Galpérine renforce l’angoisse autour d’une disparition d’enfant.
  • Emballé, le réalisateur a produit un CD réunissant l'intégralité de la partition.

C’est l’un des plus beaux films de la compétition de cette année. Bien des festivaliers estimaient même que d' aurait dû remporter la alors qu’il n’a reçu "que" le prix du Jury présidé par .

Le film raconte comment un couple en plein divorce houleux se voit contraint de refaire cause commune pour rechercher leur fils de 12 ans qui a mystérieusement disparu. Et c’est bouleversant.

La bande-son de ce thriller accompagne le spectateur pour plonger dans les tréfonds de l’âme humaine. Pour la composer, le réalisateur de (2014) et du (2007) a fait appel à . « C’est la première fois que je n’utilise pas de musique préexistante. Je souhaitais une partition hypnotique qui ne soit pas illustrative de l’image mais qui la complète », explique le cinéaste à 20 Minutes.

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En musique mais sans image

Il n’a pas montré Faute d’amour au musicien qui a dû se contenter d’un résumé de l’histoire et d’une conversation téléphonique avant de composer sa partition !

« J’ai travaillé à l’aveugle pendant près de trois mois sans voir la moindre image, raconte ce dernier. » Galpérine a essayé de se glisser dans la peau de parents fous d’angoisse à l’idée de ce qui a pu arriver à leur enfant. « Un seul accord de piano, lancinant, un seul rythme me semblaient parfaits pour faire comprendre la façon dont ils sont hantés par les pensées qui tournent dans leur tête » insiste-t-il.

L’effet est étonnant : le public ressent l’angoisse des parents qui va crescendo au long de ce film puissant. « Le spectateur devait se sentir le souffle court en regardant Faute d’amour. Evgueni a très bien restitué cette impression d’oppressement », insiste le réalisateur.

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Le souffle court

C’est notamment le cas pour une séquence de battue où le prénom de l’enfant crié par les chercheurs se mêle à la partition. « Je ne me suis rien interdit, insiste le compositeur. J’ai laissé les émotions me submerger. » Une roue de vélo sur laquelle glisse un archet de violon, un orchestre à cordes et un orchestre créé sur ordinateur ont aussi été mis à contribution.

S’il n’a utilisé que quatre morceaux sur les neuf écrits par Evgueni Gaspérine, Andreï Zviaguintsev a été tellement emballé par son travail « qui se rapproche de la musique contemporaine en restant dans l’univers de mon film » qu’il a produit tout un afin de permettre au public de les découvrir. Il est disponible depuis le 17 septembre sous le label .

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