Pub sur les sites pornos: «Cibler Pornhub ou Youporn, c’est cibler des millions d’utilisateurs par jour»
INTERVIEW•Les humoristes Eric et Quentin ont utilisé les sites pornographiques pour la promotion de leur film « Bad Buzz », une pratique qui pourrait se démocratiser en France…Claire Barrois
C’est une pratique très récente en France, mais pourtant courante aux Etats-Unis et au Canada : faire une partie de la promotion de son film ou son spectacle sur les sites pornographiques. Alors qu’Eric et Quentin, les premiers après l’humoriste Dédo, ont utilisé cette technique pour promouvoir leur film Bad Buzz, 20 Minutes a interrogé l’agence Traffic Junky, spécialiste de ce genre de publicités, sur cette pratique et son avenir en France.
Qu’apportent les sites pornographiques en termes de publicité ?
Comparativement aux sites grand public, la publicité sur les sites pour adultes coûte nettement moins cher. D’autre part, cibler des sites adultes comme Pornhub ou Youporn, c’est cibler des centaines de millions d’utilisateurs par jour. Ces sites font partie des plus visités au monde. Nous servons chaque jour environ en France 153 millions d’impressions publicitaires ! C’est un bon vecteur pour faire du buzz.
Ce type de publicité permet-il de cibler une tranche d’âge particulière, plutôt des hommes que des femmes ?
Les hommes de 18-34 ans représentent notre plus grosse démographie. Mais nous avons de plus en plus d’utilisatrices.
Sommes-nous plus réceptifs à une publicité diffusée avant un film pornographique qu’avant d’autres styles de vidéos ?
Tout dépend de la qualité de la vidéo et de sa capacité à attirer l’attention. Et tout dépend de la longueur de la vidéo. Plus le préroll [publicité diffusée avant une vidéo] est long et plus il y a de risques que l’utilisateur ne soit pas réceptif.
Pourquoi ce type de publicités fonctionne aussi bien aux Etats-Unis et au Canada ?
Les marques grand public sont de plus en plus intéressées par ce type de campagnes Elles ont compris que l’utilisateur des sites pour adultes a les mêmes besoins que ceux des sites mainstream.
Cette pratique pourrait-elle se démocratiser en France ?
C’est déjà en train de se démocratiser, il y a moins de tabous. Et lorsque les campagnes sont intelligemment lancées (qualité, créativité….), ça fait de bons résultats.