«Ava» a l'adolescence dans la peau
REVELATION•Cette gamine, créée par la coscénariste d’Arnaud Desplechin, a été l’une des révélations du dernier Festival de Cannes…Caroline Vié
Elle s’appelle Ava. Elle a 13 ans. Elle est incarnée par la révélation Noée Abita et elle ensoleille ce film qui porte son prénom. Léa Mysius a plongé au plus profond du mal d’ado pour cette chronique découverte cette année à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes.
Ava renouvelle un sujet qu’on pourrait croire bateau. Est-ce que parce que le récit s’est nourri d’expériences personnelles de la réalisatrice, coscénariste de Arnaud Desplechin pourLes Fantômes d’Ismaël, présenté aussi à Cannes cette année ? Ou est-ce la force vitale de son héroïne qui devient progressivement aveugle ? On est conquis par l’énergie de cette chronique.
Un ton très personnel
« Les décors sont les lieux de mon enfance et les personnages et les situations sont inspirés de choses que je connais, que j’ai lues ou vues », insiste Léa Mysius. Ce naturalisme allié à une donne dose de fantasmagorie donne un ton très personnel à un film porté par une mise en scène maîtrisée et une bande-son très riche dont la musique signée Florencia di Concilio envoûte. Malgré son sujet, cette œuvre sensuelle gorgée de soleil a quelque chose de galvanisant.
Noée et Ava, même combat
Ava, c’est aussi et surtout Noée Abita, 18 ans au moment du tournage, qui communique la hargne et la sensualité d’une femme en devenir à la découverte de l’amour et de la sexualité. Cette Amazone d’aujourd’hui dévore l’écran et on ne peut s’empêcher de penser que le duo fusionnel et dynamique que l’actrice forme avec la réalisatrice rappelle celui de Garance Marillier et Julia Ducournau pour Grave, révélation couverte de prix de la Semaine de la Critique 2016. On leur souhaite une aussi belle carrière.