Festival d'Annecy: Le papa de «Goldorak» aimerait dessiner autre chose que des robots
ANIMATION•Gō Nagai est toujours aussi actif comme il l'a confié à «20 Minutes» lors de sa visite triomphale au milieu de ses fans au Festival d'Annecy, dont il est un des principaux invités...De notre envoyée spéciale à Annecy, Caroline Vié
Il semble tout ému Gō Nagai devant la standing-ovation que lui réserve le public d’ Annecy pour célébrer ses cinquante ans de carrière. Le mangaka de 71 ans représente une part d’enfance pour bien des spectateurs. Il est, entre autres, le papa deGoldorak et Mazinger Z, long-métrage actuellement en chantier, dont il a dévoilé quelques-unes des images à un public émerveillé.
« J’ai grandi avec ses robots géants, avoue Guillermo Del Toro qui s’en est inspiré pour son Pacific Rim. L’univers de Gō Nagai est indémodable. » A Annecy, le réalisateur mexicain a foncé se faire dédicacer son carnet de croquis. « Je suis fier d’avoir influencé des disciples de ce calibre, explique le mangaka à 20 Minutes. J’espère que cette nouvelle version de Mazinger Z séduira les fans et fera naître des vocations chez ceux qui ne me connaissent pas. »
« Mazinger Z » pour toujours
Gō Nagai n’a rien perdu de son enthousiasme ni de sa modestie au fil des années. « Je crois que mon succès est dû au fait que j’ai repris des designs d’armures très réussis au départ », précise-t-il. Il continue à dessiner avec enthousiasme et n’a qu’un seul regret. « Je suis réputé pour mes robots alors c’est ce qu’on me demande. Les éditeurs ne veulent pas entendre parler de projets plus personnels. Je dois continuer à creuser le même sillon. » Il trouve donc le temps de faire des croquis rien que pour lui entre deux commandes.
Pour autant Gō Nagai est un homme comblé, notamment par ce nouveau film. « Je n’ai pas voulu interféré auprès de l’équipe. Je leur ai juste fourni un storyboard comme base de travail, puis je les ai laissé travailler en paix. » Aucune date de sortie n’est encore annoncée pour Mazinger Z, sur lesquels les animateurs planchent activement. Mais on sait que le film sera distribué en Europe. Les premiers plans, mélange de 2D (pour les personnages et de 3D (pour les robots), sont une tuerie. « J’ai été bluffé moi-même », admet-il.
Une belle évolution
En cinquante ans, Gō Nakai a eu le temps de voir évoluer les techniques. « Mon trait aurait sans doute été différent si j’avais bénéficié des méthodes d’animation actuelles », dit-il. Il évolue avec son temps et prépare une série en dix épisodes pour Internet. « C’est génial, car cette forme de distribution donne une liberté totale : je peux calibrer la durée de chaque épisode selon les besoins de l’histoire. » Le secret de la longévité professionnelle du septuagénaire ? « Je prends toujours autant plaisir à dessiner… »