Il avait 27 ans en 1943 quand il a été fusillé par les Allemands. Addi Bâ Mamadou n’a pourtant reçu la médaille de la Résistance qu’en 2003, soixante ans après son décès. Dans Nos Patriotes, Gabriel Le Bomin rend hommage à ce héros, pionnier de la Résistance qu’incarne Marc Zinga.

« Addi Bâ fait partie de ce qu’on appelle les "primo résistants" : ils ne portent pas encore ce nom mais se définissent plutôt comme patriotes : le mot résistance n’apparaîtra qu’un peu plus tard, vers 1941-42 », explique le réalisateur qui s’est beaucoup inspiré du livre Tierno Monénembo, Le Terroriste noir (éditions Seuil), pour écrire son film.

Une destinée cinématographique

Engagé dans l’armée en 1939, Addi Bâ a fait partie des tirailleurs sénagalais envoyés combattre les Allemands en première ligne dans la Ardennes et sur la Meuse en 1940. Il survit à ces épreuves et se retrouve prisonnier dans les Vosges. C’est de là qu’il va s’échapper et aider à créer l’un des premiers maquis, avant de devenir une figure importante de la Résistance. « Ces gens ne cherchaient pas à faire des choses spectaculaires mais simplement à agir face à̀ des événements écrasants », précise le réalisateur.

Un héros trop discret

L’Histoire a longtemps gommé les hauts faits des tirailleurs sénégalais avant que l’historien Etienne Guillermond les fasse sortir de l’oubli en 2003. François Hollande a ensuite décidé d’en naturaliser plusieurs, citant Addi Bâ dans l’un de ses discours en avril dernier. « On a longtemps blanchi l’Histoire, déclare le comédien Marc Zinga. Il est important de rendre justice à ces hommes qui ont tant donné à la France. » Nos Patriotes contribue largement à ce travail de mémoire.