DERNIER JOURFestival de Cannes: Un dimanche de palmarès, bon pied, bon œil

Le festival bon pied, bon œil: Je me lève pour découvrir ce que sera le palmarès

DERNIER JOURLe palmarès de Cannes, on peut l'attendre avec impatience ou avec l’assurance d’être déçu. Et si ça dépendait tout simplement de quel pied on s’est levé?
De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

Dimanche 28 mai, 7h. Je me lève du pied droit, heureuse d’être en accord parfait avec le palmarès de la bande à Pedro.

Palme d’or : « Faute d’amour » d’Andreï Zvyaguintsev

Ce film sur un couple en instance de divorce à la recherche de son enfant fugueur aura fait l’unanimité, tant au sein du jury que des festivaliers, même s’il a été montré en tout début de festival.

« Vous alliez la sobriété de la mise en scène à la puissance des sentiments pour décrire le naufrage d’un couple et d’une société » dira Pedro Almodóvar au lauréat.

Prix de la mise en scène : « 120 battements par minute » de Robin Campillo

Cette chronique sur les actions militantes de l’association Act Up-Paris fait revivre la vie militante en faveur des droits des malades du sida avec une belle énergie.

« Merci Mr Campillo de rendre cette histoire franco-française accessible à tous les publics par la sincérité de votre mise en scène, expliquera Pedro Almodóvar. Souhaitons que cela fasse réfléchir les homophobes. »

Prix d’interprétation féminine : Diane Kruger pour « In the fade » de Fatih Akin

L’actrice allemande est effectivement bouleversante en mère vengeresse dont la famille a été tuée dans un attentat à la bombe.

« Votre talent est digne des comédiennes que j’aime à employer, lui dira Pedro Almodóvar. Prenez ce diplôme amplement mérité et donnez-moi vos coordonnées pour que je vous écrive le rôle de mon prochain film. »

Prix d’interprétation masculine : Joaquin Phoenix dans « You were never really here » de Lynne Ramsay

Sacré Joaquin, qui fait peur quand il joue les vétérans décimant les pédophiles à coups de marteau dans ce thriller ultra-violent.

« Vous êtes tellement bon que je ne vous avais pas reconnu ! lui dira Pedro Almodóvar. Avec votre barbe, vos cheveux longs et votre marteau, vous êtes flippant comme il faut. Bravo ! »

Dimanche 28 mai, 7h. Je me lève du pied gauche. J’ai sérieusement mal aux cheveux et comme moi, el presidente Pedro aura fait n’importe quoi.

Palme d’Or : « Twin Peaks » de David Lynch

Les deux premiers épisodes de la série deDavid Lynch étaient géniaux, mais pas en compétition.

Pedro va insister : « Cela faisait un quart de siècle que j’attendais la suite ! Il y a plus de cinéma dans votre série pour la télé que dans bien des films en compétition cette année. »

Prix de la mise en scène : Alejandro González Iñárritu pour « Carne y arena »

Bien qu’impressionnante, cette œuvre qui met le spectateur dans la peau d’un migrant sera pourtant difficile à justifier au palmarès, d’autant que cette installation en réalité virtuelle était présentée hors compétition.

Mais Pedro n’en aura que faire : « Vous m’avez bouleverséAlejandro. J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver au milieu du désert avec mes compagnons d’infortune. »

Prix d’interprétation féminine : Okja pour « Okja » de Bong Joon-ho

Cette truie mutante est certes craquante dans son histoire d’amitié avec une fillette mais c’est une héroïne en images de synthèse…

« Vous avez davantage de talent que les actrices humaines, lui dira Pedro Almodóvar. Je vais vous écrire un rôle dont vous me direz des nouvelles pour Truies au bord de la crise de nerfs. »

Prix d’interprétation masculine : Les jumeaux Renier pour « L’amant double » de François Ozon

Même si Jérémie Renier joue les deux rôles et séduit Marine Vacth dans un suspense érotique aux scènes très chaudes, Pedro demandera : « Votre frère n’est pas venu ? Ce n’est pas grave : vous partagerez le prix avec lui ! Vous êtes épatants tous les deux et quelle ressemblance. On s’y tromperait ! »