De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié
Très applaudi à la projection de presse, D’après une histoire vraie, adaptation du best-seller de Delphine de Vigan par Roman Polanski plonge dans la vie d’une romancière ( Emmanuelle Seigner) qu’une étrange jeune femme ( Eva Green) vient aider à créer. « C’était la première fois que je pouvais orchestrer un jeu de pouvoir entre deux femmes, explique le réalisateur. L’atmosphère du livre m’a rappelé mes premiers films comme Répulsion. »
Muse ou pas muse ?
Le cinéaste polonais offre un beau rôle à son épouse, Emmanuelle Seigner, qu’il a découverte dansFrantic (1988). « Je ne suis pas la muse de Roman Polanski, c’est lui qui est la mienne ! », s’exclame cette dernière quand on les questionne sur ce sujet. « Il est plus facile de diriger sa femme sur le plateau que de rentrer à la maison avec son actrice, insiste Polanski. Après une journée de travail, j’aspire au calme alors qu’Emmanuelle a encore envie de parler boulot. »
La complicité entre ces deux-là fait plaisir à voir et c’est d’ailleurs Emmanuelle qui a conseillé le roman à son mari. « Il est plus facile de filmer les comédiennes que de vivre avec elles », insiste ce dernier, taquin. Le duo Seigner/Green porte ce thriller sophistiqué sur la création et les traumatismes qu’elle peut engendrer. « Le titre du film et du livre correspond au fait que le public a de plus en plus envie de la caution de plonger dans l’intimité des autres. » Ce couple charismatique a permis de saisir quelques bribes de la sienne le temps d’une conférence de presse cannoise.