Non, le film coréen «Okja» produit par Netflix ne s'est pas fait siffler (bien au contraire)
FESTIVAL DE CANNES•Le film de Bong Joon-ho n'a connu un début difficile qu'en raison d'un petit problème technique...De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié
A Cannes, l’événement le plus anodin prend des allures de drame, magie du cinéma oblige. Ce matin, la projection de presse d’Okja, film très attendu de Bong Joon-ho a commencé sous les sifflets non parce qu’il s’agissait d’un film produit par et pour la chaîne de télévision Netflix mais pour alerter le projectionniste que le haut de l’image était coupé en raison d’un problème technique. Seuls quelques huées éparses au balcon avaient accueilli le logo de la chaîne.
Une affaire sans gravité
Il a fallu une vingtaine de minutes pour que le souci soit détecté et corrigé par l’équipe du festival et pour que la projection reprenne du début sans la moindre réaction hostile. Elle s’est terminée sous un tonnerre d’applaudissements. Ce conte anticapitaliste sur l’amitié d’une gamine et d’un animal imaginaire craquant destiné à la boucherie a peut-être rendu certains festivaliers végétariens mais il a visiblement beaucoup plu. Le festival s’est empressé de présenter ses excuses au réalisateur, à l’équipe et aux festivaliers pour cette affaire sans gravité.
Sur fond de polémique
Cette histoire a pris des proportions inattendues dans le cadre de la polémique reprochant au festival d’avoir sélectionné des œuvres qui ne sortiront pas en salles comme Okja ou de The Meyerowitz stories de Noah Baumbach. La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) a d’ailleurs boycotté la projection officielle de ce soir en ne réclamant pas son quota de places pour y assister. « Je viens à Cannes pour voir des films que je pourrais programmer, explique l’exploitant Gérard Lemoine à 20 Minutes. Et je ne pourrais pas programmer celui-là. »
Tout est arrangé
Le problème sera réglé pour 2018. Comprenant les préoccupations des professionnels, l’organisation du festival a annoncé dans un communiqué que le règlement stipulerait désormais que les œuvres sélectionnées doivent impérativement être distribuées dans les salles françaises.