«Sword Art Online»: Le nouveau phénomène de l'animation japonaise
ANTICIPATION•«Sword Art Online» concentre sur un long-métrage tous les ingrédients qui font le succès de la série animée auprès des jeunes fans d'animation férus de jeux vidéo...Stéphane Leblanc
L’univers du jeu vidéo est-il compatible avec un récit de fiction de qualité ? Oui assurément, si l’on se base sur les qualités de Sword Art Online. Depuis deux ans, la Japan Expo n’a d’yeux que pour ce light novel japonais en 18 volumes (à ce jour), commencé en 2009 et adapté depuis 2010 en mangas, en jeux vidéo et en série animée.
Depuis ce mercredi, la saga s’enrichit d’un long-métrage totalement inédit, Sword Art Online The Movie - Ordinal Scale, que le néophyte aura plaisir à découvrir seul, mais qui peut aussi être considéré comme la suite des deux saisons animées déjà sorties (lire encadré). Mais au fait, pourquoi un tel engouement ?
Le jeu vidéo face à son avenir
Sword Art Online anticipe ce que seront les jeux vidéo dans cinq ou dix ans, dans un monde ultra-connecté. Avec des expériences plus immersives, sans doute plus conviviales, mais plus dangereuses aussi, voire mortelles (sinon, il n’y aurait pas de suspense). Après avoir exploré différents jeux de combats en réalité virtuelle, place à la réalité augmentée. Ce qui ne manque pas de décontenancer le héros, Kirito, habitué qu’il est à s’équipe d’un casque de VR…
« On a regardé comment les gens jouaient à Pokémon Go et on ne s’est pas privé d’ajouter des détails directement inspirés de cette expérience de réalité augmentée », souligne le directeur de l’animation Singo Adachi.
Une question de génération
Les jeunes fans de Sword Art Online connaîssent tout de l’univers des jeux vidéo. « Ils sont séduits par le réalisme avec lequel le sujet est traité », note Sylvie Brevignon, la directrice du label @Anime qui distribue le film avec Eurozoom. Les liens entre les personnages se sont tissés dans des mondes virtuels. Ils se rencontrent dans le monde réel après s’être cotoyé dans les mondes virtuels et ils adorent y retourner. L’aspect addictif n’est pas mis de côté, la série animée est d’ailleurs elle-même terriblement addictive.
Mais si Sword Art Online pointe les limites d’une connectivité à outrance, cette saga parle aussi d’expérience et d’indépendance, des aspirations et des préoccupations en adéquation avec celles des adolescents d’aujourd’hui.
Humour et grands sentiments
Il y est question d’amitié… voire plus si affinité. « Les personnages ont une identité et un caractère très affirmé, c’est pour ça qu’on les aime », reprend Singo Adachi. C’est vrai. Kirito, Asuna, Silica ou Lizbeth sont des jeunes gens particulièrement touchants et séduisants.
Si les deux personnages principaux vivent une histoire d’amour (avec de vrais sentiments et du sexe dedans), « c’est pour contrebalancer le côté immature ou bourrin de certains gamers », rigole Sylvie Brevignon. Mais l’humour et l’amour ne seraient sans doute pas suffisants si la qualité de l’animation et le soin apporté aux scènes d’action n’étaient pas au rendez-vous.
« Cette fois, les décors devaient être réalistes, insiste le producteur du film, Shinichiro Kashiwada. Il fallait absolument qu’on reconnaisse Tokyo. » Et l’équipe s’en est donné les moyens, le résultat est absolument somptueux.