«Jour J»: «On y baise au bout de trois minutes déguisé en Superman», se félicite Reem Kherici
HUMOUR•Le réalisatrice de « Paris à tout prix » évoque le mariage sur le ton de la farce avec « Jour J », feel good movie dans l’air du temps…Caroline Vié
Reem Kherici doit organiser le mariage d’un homme avec lequel elle vient de s’envoyer en l’air dans Jour J qu’elle définit elle-même comme une comédie « pas romantique ». Cerise sur la pièce montée : le garçon (incarné par Nicolas Duvauchelle) va convoler avec une ancienne copine ( Julia Piaton). « Je traite des sujets qu’on considère comme féminins avec un point de vue masculin », confie l’actrice et réalisatrice deParis à tout prix (2013) à 20 Minutes.
Reem Kherici n’hésite pas à se la jouer joyeusement trash, un style qu’on attribue - un peu facilement - aux messieurs. « Dans une comédie romantique, les héros se font un bisou après trois-quarts d’heure de projection. Dans mon film, ils baisent au bout de trois minutes déguisés en Superman et Wonder Woman. » Le ton est rapidement donné !
Humour vachard au programme
Plus proche de l’humour vachard d’un Judd Apatow que des bluettes sur le mariage, Jour J se démarque aussi par le rôle que la jeune femme s’est écrit. « C’est une fille indépendante qui ne croit pas en l’amour. Elle n’est pas à la recherche du prince charmant. » La demoiselle entretient même sa mère plus gamine qu’elle. Chantal Lauby au meilleur de sa forme apporte toute sa fantaisie à ce personnage levant le coude, draguant dans les bars et fumant des joints. « Chantal est notre mère à tous car elle n’a peur de rien », admire Reem Kherici.
Evoluer avec son temps
« Les femmes ont changé et les relations entre les êtres aussi. Les réseaux sociaux ont tout modifié, explique Reem Kherici. Aujourd’hui, on couche souvent avant de tomber amoureux, ce qui permet une autre forme de suspense quand on écrit un scénario. » L’évolution des mœurs est l’un des thèmes de cette chronique qui ne ménage pas ses personnages, que ce soit un copain macho (François-Xavier Demaison) ou une businesswoman râleuse ( Sylvie Testud).
aParler de choses sérieuses
« Mon genre est d’utiliser la comédie pour parler de choses qui me tiennent à cœur comme les origines ou les différences de classe sociales », insiste la cinéaste. Les retours sur l’enfance de l’héroïne et ses rapports avec ses camarades d’autrefois sont touchants. « Je cherche à surprendre le spectateur pour le faire éclater de rire. La difficulté de la comédie est d’avoir toujours une longueur d’avance sur lui. » Un exercice dans lequel la trentenaire a pu se perfectionner sur Canal + dansLa Bande à Fifi avant d’écrire, réaliser et interpréter Jour J, un feel good movie d’aujourd’hui.