SATIRE«Glory»: La corruption en politique, les Bulgares aussi en font un yaourt

«Glory»: La corruption en politique, les Bulgares aussi en font un yaourt

SATIRERécompensé au Festival des Arcs, « Glory » fait rire et grincer des dents en évoquant le destin d’un ouvrier bulgare brisé par un système politique corrompu…
Caroline Vié

Caroline Vié

L’honnêteté ne paye pas dans Glory de Kristina Grozeva et Petar Valchanov. Un brave cantonnier qui trouve un sac bourré de billets de banque sur une voie ferrée commet l’erreur fatale de ne pas le garder. Sa vie va basculer dans le cauchemar à partir du moment où il le rend aux autorités ! Cette comédie grinçante a reçu le Grand prix du jury et le Prix du public lors du dernier Festival de cinéma européen des Arcs.

D’après une histoire vraie

Après The Lesson (2015), les deux cinéastes bulgares se sont inspirés d’une histoire vraie pour composer le deuxième volet d’une trilogie sur leur pays. « Dans une interview qu’il a donnée plusieurs années après, l’homme déclarait que s’il trouvait à nouveau un tas de billets par terre, il passerait simplement son chemin », se souviennent-ils.

Il faut dire que le malheureux devient bientôt un héros malgré lui tiré à hue et à dia par le gouvernement tentant d’en faire le porte-parole de sa politique. L’ouvrier victime de sa probité sort brisé d’aventures que les cinéastes ont pimentées de rebondissements haletants et d’une bonne dose d’humour noir. Il y perd même sa montre fétiche (la « Glory » qui donne son titre au film).

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Un pays gangréné

« Notre film est une parabole sociale contemporaine car, en Bulgarie, la corruption est devenue un modèle essentiel à la survie de tout un chacun, bien qu’allant à l’encontre de principes moraux fondamentaux », précisent-ils.

Les excès des médias s’emparant de l’affaire font rire jusqu’à nous étrangler quand le pauvre homme se heurte à la bêtise et à la méchanceté d’une bureaucratie sourde, aveugle et sans scrupule. Glory n’en est pas moins un film bourré d’humanité, et qui touche d’autant plus qu’on imagine bien que les pratiques politiques d’un pays méconnu ne sont pas forcément si éloignées des nôtres.