Alexandra Lamy: «Le choix, c'est à la fois pouvoir dire oui et savoir dire non»
INTERVIEW•La comédienne a « L’embarras du choix » dans la comédie éponyme d’Eric Lavaine. Elle en a parlé à « 20 Minutes »…Caroline Vié
Alexandra Lamy est victime d’une terrible malédiction dans L’embarras du choix d' Eric Lavaine. Elle est incapable de prendre la moindre décision et compte sur son père ( Lionnel Astier) et sur ses copines ( Anne Marivin et Sabrina Ouzani) pour prendre les choses en main à sa place.
Quand surviennent deux princes charmants - l’un chef cuisinier fort en gueule (Arnaud Ducret) et l’autre britannique charmeur ( Jamie Bamber, vu dans la série Battlestar Galactica) - la malheureuse ne sait plus où donner du cœur et multiplie les quiproquos autour de ses deux cavaliers. Ce rôle d’indécise valu à la comédienne de recevoir le prix d’interprétation au Festival de l’Alpe d’Huez quelques semaines avant de confier à 20 Minutes ses réflexions sur la notion de choix.
Pourquoi avez-vous choisi « L’Embarras du choix » ?
Après Retour chez ma mère, j’avais envie de retravailler avec Eric Lavaine. Il m’a parlé de ce scénario sur cette femme qui a choisi de ne pas choisir en me confiant qu’il voyait une héroïne de 25 ans. Je l’ai convaincu que cela serait beaucoup plus amusant si elle en avait 45, parce que cela donnerait une impression d’urgence face au besoin de décider de son avenir.
Comment avez-vous choisi vos partenaires ?
Il fallait qu’ils soient aussi séduisants l’un que l’autre pour que le spectateur comprenne son embarras et ne sache pas tout de suite qui elle va épouser. Il a été difficile de trouver des acteurs qui soient crédibles comme séducteurs tout en ayant le sens de la comédie. D’autant plus que beaucoup de comédiens refusaient de tenir un rôle secondaire face à une femme. Certains, dont je tairai le nom, m’ont dit qu’ils ne voulaient pas me servir la soupe en me laissant la vedette !
aEst-il difficile de choisir ses rôles quand on est actrice ?
C’est terrible car, dans ce métier, le choix est un luxe. Si on en fait de mauvais trop souvent, on n’en a plus et c’est « Salut Lamy ». Le choix, c’est à la fois pouvoir dire oui et savoir dire non, ce que j’ai appris à faire au fil des années. Je tiens d’ailleurs à lire moi-même tous les scénarios qu’on me propose en espérant ne pas me tromper. Ma sœur Audrey et moi nous consultons souvent.
Elle a autant de mal que vous à faire des choix ?
Elle est encore plus indécise que moi ! Dans la vie courante, quand j’hésite sur un cadeau à faire, il m’arrive de l’appeler ce qui est une grossière erreur car elle m’embrouille encore davantage. Idem devant un menu de restaurant chinois où nous pouvons rester à commenter 150 plats avant de nous décider à commander un nem comme à chaque fois ! Cela doit être une malédiction familiale.
Et la comédie, c’est aussi un choix ?
Absolument ! Personne ne paiera pour me voir dans un drame. Les rôles plus sérieux, je les réserve à la télévision où ils semblent appréciés. Le cinéma, c’est autre chose. Il sort quinze films par semaine et les spectateurs ont donc le choix. Je serais fière, en tant qu’actrice populaire, de faire rire les gens avec un film comme L’embarras du choix. J’espère juste que le public nous choisira…