Il a fallu départager 1274 films de 140 secondes, inscrits en compétition du Nikon Film Festival sur le thème « Je suis une rencontre » cette année.

Il y avait de la qualité pour en distinguer au moins une bonne vingtaine, même si, au final, seuls ces sept-là figurent au palmarès de l’édition 2017.

Présidé par Cédric Klapisch, cinéaste expert pour provoquer de belles rencontres à l’écran, le jury du 7e Nikon Film Festival a choisi de récompenser les films suivants, dans l’ordre suivant et pour les raisons suivantes…

Le plus anonyme : « Je suis enchanté » du collectif OA, Prix du public

Ce prix a été décerné au film qui est arrivé en tête des 370.000 votes des internautes, sur un million de visiteurs uniques cette année, record battu !

Rien de consensuel pourtant dans Je suis enchanté, qui évoque la collaboration pendant la seconde guerre mondiale sous un angle intimiste qui fait froid dans le dos.

Le plus terrorisant : « Je suis une date » de Félicien Forest, Prix des écoles

Signé d’un étudiant de l’école 3is, Je suis une date impressionne auant par la finesse du jeu de mot du titre sur la notion de « date » que par l’effroi que provoque son histoire, inscrite au cœur des attentats de novembre 2015.

Seule réserve du jury : la scène d’ouverture avec la mère, jugée un peu hors sujet.

Le plus barré : « Je suis à l’endroit » de Florence Fauquer et Emilie de Monsabert, Prix de la mise en scène

Quel film étonnant !, réalisé à l’envers et tourné en un seul plan séquence pour aboutir, in fine, à une rencontre au bout d’un couloir d’asile psychiatrique.

Plus que l’intrigue de Je suis à l’endroit, ce sont les indéniables qualités de mise en scène nécessaires pour régler ce ballet virtuose qui ont séduit l’ensemble du jury.

Le plus virtuel : « Je suis branché(s) » de Sophie Martin et William K, Prix des médias

Quand les nouvelles technologies se mêlent de rencontres amoureuses et que la scène se déroule en réalité virtuelle…

Le sujet pourrait paraître galvaudé; pas dans Je suis branché(s), les trente journalistes votants ayant été sensibles à sa mise en scène tout en finesse.

Le plus filtré : « Je suis #unebiche » de Noémie Merlant, prix Canal +

La comédienne Noémie Merlant a inventé une fable contemporaine, drôle et enlevée, moquant les réseaux sociaux et ceux qui en abusent à l’aide d’un filtre snapchat qui colle littéralement à la peau son personnage. Pauvre biche !

Apprécié du jury, Je suis #unebiche a plu aussi à Canal + qui a du y retrouver un peu de sa verve d’antan.

Le plus charmant : « Je suis célibataire » d'Emmanuelle Fourault, Mention spéciale

Il n’y a pas d’âge pour rencontrer l’âme sœur, même s’il vaut mieux avoir un peu de temps devant soi pour préparer l’événement. Ce pourrait être la morale de cette jolie fable, saluée par le jury pour sa fantaisie, son optimisme…

Et la simplicité tout en délicatesse de sa mise en scène presque sans parole. La chute du film devrait faire date : elle est génialissime.

Le plus original : « Je suis ton meilleur ami » de David Chausse et Ambroise Sabbagh, Grand Prix du jury

Quand deux amis comédiens réalisent eux-mêmes un film sur l’amitié, on imagine qu’ils ne vont pas se priver de laisser éclater leur complicité. Sauf si la complicité n’est pas aussi spontanée que les interprètes veulent bien nous le faire croire…

Je suis ton meilleur ami est une farce réaliste qui prend son temps pour déployer sa cruauté et qui en dit long sur la solitude dans le monde d’aujourd’hui. Le jury a adoré !

Quoi qu’il en soit, tous les participants de l’édition 2017, heureux ou malheureux, et ceux qui voudraient les rejoindre, ont d’ores et déjà rendez-vous en septembre pour l’annonce du thème de l’édition 2018. D’ici là, n’hésitez pas à réviser vos classiques et relire nos conseils…