THRILLERM. Night Shyamalan s'offre vingt-trois James McAvoy

Comment M. Night Shyamalan a fait jouer les 23 personnages de «Split» à James McAvoy

THRILLERPour « Split », M. Night Shyamalan affuble l'acteur James McAvoy de vingt-trois personnalités différentes…
Caroline Vié

Caroline Vié

M. Night Shyamalan s’amuse comme un petit fou à faire peur dans son nouveau film, le réjouissant Split. En l’affublant d’un trouble dissociatif d’identité, plus connu pour le grand public sous l’appelation de double personnalité ou personnalité multiple, le réalisateur de Sixième Sens (1999) et Incassable (2000) offre à James McAvoy vingt-trois rôles différents pour en faire un maniaque aux personnalités les plus extrêmes.

Split met aux prises des adolescentes kidnappées et séquestrées par un fou furieux qui se révèle tour à tour menaçant ou affectueux. « Le trouble de la personnalité multiple est un sujet très cinématographique car il est encore mystérieux », explique le cinéaste à 20 Minutes.

Vraie maladie ou affabulation ?

Pour écrire son histoire, le réalisateur a mené l’enquête auprès de spécialistes. « Ces troubles touchent le plus souvent des enfants ayant subi des maltraitances physiques ou sexuelles dans leur plus jeune âge, entre 1 et 5 ans, assure-t-il. C’est une forme protection qui se met en place lorsque le cerveau n’est pas encore formé. »

Les jeunes victimes conserveront ce trouble toute leur vie, dès qu’elles auront le sentiment de devoir se défendre du monde extérieur. « Nous nous adaptons tous à ce qui nous entoure. Ils poussent cette tendance à l’extrême », dit Shyamalan. C’est ainsi que son héros se transforme selon les besoins que lui imposent les situations auxquelles il est confronté.

« Certains médecins estiment que cette maladie n’existe pas et que les patients inventent tout mais, moi, j’y crois », précise Shyamalan qui cite des expériences pour appuyer sa conviction. Comme ce chien craintif « qui fait la fête à un policier lorsque ce dernier se met à se comporter comme un enfant ». Une scène étonnante du film montre ce phénomène.

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23 fois James McAvoy

Pour incarner un personnage doté de 23 personnalités, James McAvoy change à la fois physiquement et psychologiquement. « J’ai commencé à écrire en me demandant quelle serait la personnalité qui dirigerait les autres puis j’ai décliné ce que chacune serait capable de faire pour rendre l’histoire intéressante. »

L’une des plus inquiétantes est celle qui le transforme en pervers sexuel. Mais lorsque le personnage devient un gamin de 9 ans, au contraire, il attendrit. On imagine l’angoisse des jeunes adolescentes qu’il retient prisonnières et qui ne savent jamais face à qui elles vont se trouver lorsque s’ouvre la porte de leur cellule.

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Une drôle d’impression

Eblouissant de bout en bout, James McAvoy parvient à faire croire à tous les personnages qu’il incarne. « Il était étonnant d’avoir l’impression de diriger plusieurs acteurs alors que je n’avais devant moi qu’un seul comédien, précise le réalisateur qui a autofinancé le film comme il l’avait déjà fait pour The Visit (2015) coproduit par Jason Blum.

Une invention permanente

Le cinéaste et son interprète ont travaillé en amont pour se mettre d’accord sur les différents protagonistes et sur le choix de leur look. Mais, en réalité, une grande partie de la performance s’est créée devant la caméra. « James savait que je tenais à ce qu’il respecte le scénario tout en y apportant une touche personnelle.

Ce qu’il a inventé sur le tournage en termes de registre vocal et de langage corporel est ahurissant. » Pour lui éviter de trop nombreux changements, M. Night Shyamalan prenait cependant garde à ne lui faire tourner qu’un rôle par jour. On est tellement bluffé par la performance de l’acteur qu’on le verrait bien récompensé aux Oscars 2018. L’Académie devra-t-elle prévoir vingt-trois statuettes pour le prix d’interprétation masculine l’an prochain ?