Elle est rayonnante, dans la vie, comme dans le nouveau film d'Abdellatif Kechiche où elle aide son grand-père à ouvrir un restaurant de couscous de poisson. Hafsia Herzi, jeune Marseillaise de 20 ans, est la révélation de «La Graine et le Mulet», signé de celui qui a lancé Sara Forestier dans L'Esquive.

Pendant le casting, Hafsia s'était inventée une passion pour la danse du ventre sans savoir que ce talent particulier serait requis pour une scène clé du film. « Quand on m'a demandé de faire une démonstration de danse à mon audition suivante, j'ai esquissé quelques pas ridicules. Ce n'est que lorsque j'ai rencontré Abdel que j'ai avoué avoir menti. »

La jeune fille ne connaissait ni le nom ni le travail de Kechiche, mais « ça m'a rassurée qu'il me donne ses DVD, je me suis dit que c'était du sérieux », dit-elle. Hafsia avoue être beaucoup plus discrète dans la vie que l'héroïne qu'elle interprète. « Le plus dur n'a pas été de jouer, ni même de faire la danse du ventre, mais de prendre 15 kg pour le rôle », explique-t-elle. Son sacrifice a été récompensé par le prix de la meilleure révélation au dernier Festival de Venise. « Le trophée que j'ai surnommé « mon fils » est dans ma chambre chez ma mère. » Depuis, Hafsia a tourné deux premiers films. Dans l'un, elle joue une paysanne, dans l'autre une Irakienne. Si elle rêve d'« interpréter une princesse ou Mata Hari », elle envisage aussi de fonder une famille. « Mais pour cela, il me faudrait un père. Je suis à la recherche d'un garçon gentil et galant. » A bon entendeur...