Festival de l'Alpe d'Huez: Ce qui distingue la comédie française de la comédie américaine
STAR CLASH•Alors que le Festival du film de comédie bat son plein à l’Alpe d’Huez jusqu’au 22 janvier, « 20 Minutes » tente de distinguer ce qui fait le sel du rire à la française comparé à celui d’outre-Atlantique…Caroline Vié
Si on rit surtout en français au Festival de la comédie de l’Alpe d’Huez, les comédies américaines plaisent aussi en France où elles sont largement distribuées. Existe-t-il une exception culturelle pour différencier la poilade française de celle qu’on pratique outre-Atlantique ? 20 Minutes s’est penché sur la question.
La comédie américaine ne crache pas sur le potache
Les Américains sont de grands gamins. Il leur suffit de dire des mots grossiers pour se gondoler. Ils aiment bien aussi le côté pipi-caca. « Ce type d’humour est vraiment dans la tradition américaine comme le montre notamment Dumb & Dumber avec Jim Carrey », précise Ava Cahen, directrice de rédaction du magazine Clap ! et auteur du livre Woody Allen, profession cynique (L’Archipel).
La comédie américaine pratique l’entre-soi
Les acteurs n’hésitent pas à apparaître sous leurs propres noms et à jouer avec leur image comme le font Seth Rogen et James Franco dans C’est la fin. « C’est typiquement américain que de faire rire sur ce registre impliquant une certaine complicité avec les stars et une connaissance de leurs habitudes », explique Ava Cahen.
La comédie américaine aime les neuneus
Le triomphe des films comme Waterboy où Adam Sandler campe un simplet est une bonne illustration de cette tendance. « En France, on aime les losers et les maladroits, mais la bêtise à ce point-là n’est pas considérée comme un moteur comique », insiste Ava Cahen.
La comédie française est plus ancrée dans le réel
C’est le cas de Victoria de Justine Triet qui jongle avec les genres en montrant une femme dépressive proche des spectatrices. « On peut s’identifier au personnage de Virginie Efira qui se trouve confrontée à des problèmes très quotidiens », analyse Ava Cahen.
La coémdie française mise sur l’absurde (et sur la poésie)
Ouvert la nuit d' Edouard Baer est un exemple parfait d’un humour basé sur l’absurde, les dialogues et la découverte de la capitale. « Ce genre de comédies où on a l’impression que l’auteur filme au gré de son imagination a un côté « titi parisien » difficilement envisageable aux Etats-Unis », déclare Ava Cahen.
La comédie française est sophistiquée (mais l’Américaine aussi)
L’amour toujours l’amour. Des cinéastes comme Axelle Ropert (Tirez la langue mademoiselle) ou Emmanuel Mouret (Changement d’adresse) effeuillent la marguerite avec une grande délicatesse. « Ils sont les héritiers de Molière et de la tradition théâtrale française, mais Woody Allen ou Noah Baumbach pourraient s’en rapprocher », explique Ava Cahen. Et fermer la boucle en réunissant les deux continents dans un grand éclat de rire.