CHRONIQUEGérard Depardieu, maillot jaune de «Tour de France»

«Tour de France»: Depardieu épatant en Français bourru (et en rappeur inattendu)

CHRONIQUELe comédien emporte ce « Tour de France » en jouant un ouvrier acariâtre qui apprend à copiner avec un rappeur…
Caroline Vié

Caroline Vié

Sur le papier, de , présenté à la , a tout d’un film convenu. On a du mal à imaginer qu’on va être touché par ce road-movie, rencontre entre un rappeur et un vieil homme raciste.

Pourtant, le choc entre et fait bel et bien des étincelles. On croit en l’amitié qui se forme entre le Français bourru et le petit gars des cités obligé de se mettre au vert après s’être embrouillé avec un confrère. La performance de notre « Gégé » national est pour beaucoup dans cette réussite.

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La fragilité de Depardieu

« J’ai connu des gens comme son personnage, explique Rachid Djaïdani, mais je ne les ai jamais jugés. Cet homme n’est pas mauvais, juste perdu. » Si le réalisateur était un peu plus subtil pour (2012), son précédent film, il capte ici la fragilité d’une force de la nature, brisée par sa brouille avec son fils et un passé douloureux d’ouvrier exploité.

La tolérance au bout du chemin

« C’est un grand film sur la tolérance », précise Gérard Depardieu qui s’appuie sur la performance de Sadek pour composer un personnage d’homme blessé dont il s’est fait une spécialité avec de Guillaume Nicloux et du duo Kervern/Delépine. Ce film aux couleurs du temps offre de belles scènes à l’acteur truculent face au « flow » d’un Sadek éblouissant de naturel.

Touchant et revigorant

Il faut voir Depardieu rapper comme un fou avec un talent inattendu pour comprendre que l’acteur a toujours un sacré tempérament et de l’énergie à revendre. La pudeur avec laquelle Rachid Djaïdani le filme poigne tout en offrant au spectateur un message de fraternité qui lui fait du bien.