DRAME«Réparer les vivants» donne du cœur aux greffes d’organes

«Réparer les vivants»: Katell Quillévéré traite le don d’organes avec soin

DRAMEKatell Quillévéré traite du don et de la greffe d’organes sans pathos, une chronique bouleversante…
Caroline Vié

Caroline Vié

On sort bouleversé de , drame poignant de . Ce film choral, adapté d'un couvert de prix, signé (Folio), est une réussite.

, , , et sont époustouflants dans ce film composé de deux récits entremêlés autour d’une greffe d’organes.

La chaîne du don

Entre une famille dont le fils est en mort clinique et une femme épuisée en attente d’un cœur, la réalisatrice d’ (2010) et de (2013) tisse une trame offrant au spectateur une fantastique ode à la vie. « J’ai eu envie de montrer à la fois la trivialité du monde médical et la magie de voir un cœur se remettre à battre dans un autre corps », explique la cinéaste à 20 Minutes.

Pour être à la hauteur de son sujet, Katell Quillévéré a rencontré les divers acteurs - professionnels de santé et patients - qui suivent la chaîne du don d’organes. Ses comédiens ont, eux aussi, suivi des formations afin de pouvoir être réalistes dans leurs comportements. Anne Dorval a même fréquenté des malades atteints de la même maladie dégénérative du myocarde dont souffre son personnage.

Réalisme des procédures, esthétique des cadres

Et la réalisatrice a assisté à une greffe du cœur pour préparer son film. « J’ai été frappée par la bonne ambiance qui régnait dans le bloc et par la façon dont on ne remarque vite plus que l’organe, isolé par un champ stérile qui fait comme une fenêtre de projection », se souvient-elle. On pense aux toiles du , mais aussi à de David Cronenberg (1988) pendant cette scène magistrale.

« J’ai adopté une mise en scène et un éclairage sophistiqués pour les séquences hospitalières », précise la cinéaste. Le réalisme des procédures est contrebalancé par l’esthétique des cadrages et des lumières. « J’ai été surprise par la façon dont les médecins parlent des organes comme de quelque chose de beau », avoue-t-elle. Elle fait partager son émerveillement au public en excluant tout pathos de son histoire.

Une réflexion passionnante

Si Réparer les vivants aborde de front le thème de la greffe d’organes, Katell Quillévéré se défend d’avoir voulu signer une œuvre militante. « Il s’agit d’un choix très intime et je respecte ceux qui ne le font pas. Ma seule ambition est que mon film conduise les gens à réfléchir sur le sujet. » Cette chronique pudique parvient à ce résultat et hante durablement le spectateur une fois la lumière de la salle rallumée.