Chez DreamWorks (2/2): Les animateurs français de «Trolls» ne se font pas troller
ANIMATION•Des Français engagés chez DreamWorks se confient sur leur expérience au studio d'animation...De notre envoyée spéciale à Glendale, Caroline Vié
Les Français sont nombreux chez ! A quelques semaines de la sortie des , ils étaient une quarantaine de « frenchies » au service de la firme d’animation américaine employant le .
, responsable des effets visuels, a été engagé au moment de(1998). , animateur, est là depuis neuf ans. Tous deux ont révélé à 20 Minutes ce que recherchent les studios américains.
Des experts dans leur domaine
« Il faut se révéler capable d’une expertise dans un domaine particulier parce que les employeurs potentiels doivent prouver que vous ferez mieux le boulot qu’un Américain », explique Philippe Denis. Pour sa part, il est monté en grade depuis son arrivée jusqu’à devenir superviseur sur Trolls. « On est constamment formés chez DreamWorks ce qui permet d’évoluer dans sa branche. »
Laurent Caniero s’est fait les dents en participant au tournage de (2010) dans l’équipe chargée de donner vie au père du héros. « J’avais pas mal travaillé en Europe, notamment en Espagne, sur (2010) et cette expérience a beaucoup pesé dans la balance. » Tous deux reconnaissent faire partie des vétérans. « Aujourd’hui, il est difficile d’être pris si on ne sort pas de l' », avoue Caneiro.
Etrangers mais bien traités
La période n’est pas vraiment faste. « Les Etats-Unis ont maintenant leurs propres formations, explique Jacques Denis. Les étrangers qu’ils choisissent doivent plus que jamais avoir un talent exceptionnel ! » Tout n’est pourtant pas perdu pour les Français qui rêvent d’Hollywood. « Le studio multiplie les projets et même si les visas sont de plus en plus difficiles durs à obtenir, des frenchies continuent à arriver au studio. » Ils sont immédiatement épaulés par leurs confrères qui les aident à s’adapter à leur nouvelle vie.
Aucun des deux hommes ne craint pour son poste en cas d’élection de Donald Trump. « Je ne pense pas que nous soyons dans son collimateur, précise Laurent Caneiro, car nous contribuons au rayonnement artistique du pays. » Un licenciement intempestif ne semble pas les effrayer non plus. « On a des idées préconçues en France, mais DreamWorks traite bien ses employés. On ne vous vire pas comme ça et on vous aide à retrouver du travail ailleurs en cas d’écrémage. » Il semblerait bien que les Trolls soient davantage présents à l’écran et que dans les bureaux de la direction.