AVENTURE«L'Odyssée» des Cousteau aiguisés

«L'Odyssée»: Lambert Wilson et Pierre Niney plongent dans la vie du commandant Cousteau

AVENTURE«L'Odyssée» évoque sans détours la vie, les aventures et les amours d'un marin mythique, à partir des témoignages de ses proches...
Caroline Vié

Caroline Vié

Comment plonger au cinéma avec le en faisant table rase de la mythologie entourant le maître de la ? En s’attardant sur ses rapports parfois conflictuels, comme avec son fils . de , film d’aventure porté par et , passe de l’intime au spectaculaire de façon remarquable.

Réalisateur et comédiens ont rencontré des proches de la famille Cousteau qui a épaulé le tournage. Ils ont confié à 20 Minutes qu’elles étaient leurs idées préconçues sur les personnages et ce qu’ils ont appris sur eux au fil d’un tournage qui les a conduits jusqu’en Antarctique.

L’image d’un homme sympathique et familier

« J’ai découvert le commandant Cousteau à la télé quand j’avais six ans. Il me paraissait familier et un peu raide, toujours en train de faire des trucs rigolos entouré de gaillards sympas et bronzés ! », explique Lambert Wilson qui l’incarne à l’écran.

Pierre Niney, qui joue Philippe Cousteau, son fils, se souvenait surtout de « sa silhouette reconnaissable avec son bonnet rouge ! » Quant au réalisateur Jérôme Salle, il le voyait comme un « héros d’univers à la Tintin faisant découvrir le monde en ayant inventé les premières émissions de téléréalité. »

Une vérité plus trouble

Loin d’être une hagiographie, L’Odyssée fait découvrir les zones d’ombre du commandant. « J’ai été sidéré de découvrir qu’il avait longtemps été financé par l’industrie pétrolière. Il vivait à une époque où l’écologie n’était pas encore une préoccupation », explique Pierre Niney.

Dans le film, on voit comment les marins jetaient leurs ordures à la mer sans se soucier de l’environnement ou maltraitant sans complexe des otaries pour les besoins d’un tournage. C’est justement cela qui a passionné Jérôme Salle. « Je souhaitais montrer comment, poussé par Philippe, le commandant a évolué dans le bon sens. »

Un homme secret et complexe

Lambert Wilson a connu une surprise de taille en se penchant sur la vie de Jacques Cousteau. « C’était un Don Juan, un homme à femmes, même s’il n’a sans doute aimé que la sienne » (jouée par remarquable). Le commandant se révélait aussi fuyant. « Il détestait les conflits et n’hésitait pas à confier les licenciements à son épouse. »

Jérôme Salle s’est livré à une véritable enquête pour tenter de cerner la personnalité de son héros. « C’était très difficile car c’était un homme secret et complexe qui voulait, avant tout, maîtriser son image. D’après son entourage, il pouvait être aussi bien un demi-dieu, qu’un demi-salaud. » Le film montre bien cette ambiguïté.

Entre père et fils

Lambert Wilson a surtout été fasciné par les rapports entre Jacques Cousteau et ses enfants. « Je me suis reconnu dans ses deux fils car j’ai vécu la même chose en devenant comédien comme mon père Georges Wilson. J’ai été à la fois celui qui entre en conflit frontal avec son papa, comme Philippe, et celui qu’on ne regarde pas, comme , qu’on connaît peu. »

Pierre Niney parvient à tenir tête à ce géniteur au charisme dévorant. « Philippe a pris beaucoup de risques pour impressionner son père. Sa façon de se conduire comme une tête brûlée lui permettait de s’affirmer face à l’appétit de Jacques pour la gloire et les médias. » Les deux comédiens, épatants, redonnent vie avec passion à ces personnages profondément cinématographiques. On plonge joyeusement avec eux.