POLARKarim Dridi fait chauffer «Chouf» sur les réseaux sociaux

Karim Dridi : «"Chouf" m’a fait découvrir que les réseaux sociaux sont l’arme des faibles»

POLARCe suspense efficace tourné à Marseille tire le meilleur parti des réseaux sociaux pour se faire remarquer…
Caroline Vié

Caroline Vié

Pour venger son frère dealer, un étudiant brillant renonce à son avenir entraînant le spectateur au cœur d’un polar efficace. (« Regarde » ou « le guetteur » en arabe) plonge avec lui dans le monde de la délinquance.

Après(1995) et (2008), signe le dernier volet de sa trilogie marseillaise. Il a utilisé à fond les réseaux sociaux pour faire connaître son film, déjà présenté en mai en séance spéciale au .

Comment convaincre les jeunes de voir « Chouf »

Résolu à montrer les dangers du trafic de drogue, le cinéaste signe un suspense nerveux autour de jeunes acteurs qu’il a recrutés sur place puis formés lui-même. « Je souhaite dissuader les jeunes d’imiter les héros mais, pour cela, il faut leur donner envie de voir mon film », explique-t-il à 20 Minutes.

Pour ce faire, il a choisi d’éviter les circuits habituels. « J’ai vécu près de quatre ans avec les jeunes de Marseille et j’ai remarqué qu’ils ne regardaient pas la télé, ne lisaient pas les journaux, mais avaient toujours leur téléphone vissé à la main. »

Les réseaux sociaux pour assurer la promo

Avec le soutien de , son distributeur, le réalisateur s’est tourné vers les réseaux sociaux et notamment pour faire connaître son film. « Les jeunes les consultent en permanence et partage les infos », commente Karim Dridi.

Le résultat ne se fait pas attendre : près de deux millions de vues sur pour la bande-annonce ! « Evidemment, cela appelle parfois des commentaires racistes. Certains n’hésitent plus à dire qu’il s’agit d’un film de bicot. Au début, je leur répondais puis je me suis rendu compte que je ne faisais qu’attiser leur haine. En tout cas, Chouf m’a fait découvrir que les réseaux sociaux sont l’arme des faibles. »

Un teaser filmé comme un blog

Karim Dridi a filmé plusieurs modules sur les , sur le quartier où il a tourné et sur lui-même pour familiariser les spectateurs avec l’univers de Chouf. « Il s’agit presque d’un blog permettant d’impliquer les spectateurs potentiels », précise-t-il.

Cette publicité virale, les avant-premières et la présence du film à Cannes ont permis à Chouf d’acquérir une solide réputation. Reste à savoir si le public va suivre en se rendant dans les salles. « Les jeunes sont des consommateurs de cinéma, explique Karim Dridi et j’espère qu’ils auront envie de le voir sur grand écran. »

Le piratage en question

Le réalisateur a quelques raisons de s’interroger. Son film Khamsa a été largement piraté. « Il a été vu par plusieurs millions de spectateurs sur les plateformes de téléchargement alors qu’il n’a réuni que 50.000 personnes en salles », soupire-t-il. Un vrai souci financier d’autant plus que Karim Dridi est coproducteur de son film.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Si Chouf ne rapporte pas d’argent, j’aurais du mal à monter le projet suivant mais les réactions du public des avant-premières sont rassurantes. Il ne plaît pas qu’aux jeunes. » On ne peut que souhaiter à Chouf et son équipe de rencontrer le succès que mérite ce film dynamique, animé d’une urgence et d’une rage qui résonne longtemps après la projection.