«Kubo et l’armure magique»: Des marionnettes en rideaux de douche et en origami
ANIMATION•Inspiré de légendes japonaises, « Kubo et l’armure magique » est un conte animé original, subtil et touchant…Caroline Vié
Mais comment font-ils ? Avec des films comme (2012), (2014) et aujourd’hui, , les studios émerveillent toujours davantage.
s’est inspiré de ses voyages au Japon avec son père, , fondateur de Nike, pour raconter comment un petit garçon courageux va affronter un seigneur maléfique avec l’aide d’une guenon bourrue et d’un scarabée samouraï.
Un technique revisitée
La stop motion ou animation de marionnettes image par image a pris un sérieux coup de jeune grâce aux magiciens de Portland. « C’est une technique exigeante et très organique, explique l’auteur de BD qui a été invité à visiter le studio. On se sent plus proche des personnages car on a l’impression de pouvoir les toucher. »
Travis Knight n’a pas ménagé sa peine pour que le spectateur se laisser emporter dans son univers où des prennent vie. « Si la technique de la stop motion est très ancienne, nous sommes toujours en quête de nouvelles matières pour l’assouplir. Nous nous livrons à toutes sortes de tests pour que nos créatures bougent de façon naturelle. »
D’étonnantes matières
Des vagues déchaînées fabriquées à partir de rideaux de douches et de sacs-poubelle sont l’un des prodiges créés par les magiciens de chez Laika. « Il fallait que cela soit à la fois fluide et stylisé pour rendre justice aux grands artistes auxquels j’ai pensé. » Parmi eux, , mais aussi (, 1963).
Les héros doivent affronter un squelette gigantesque, créature de plus de trois mètres qui a dû être montée sur une grue pour être animée. « Un de mes buts était d’offrir aux spectateurs des monstres inédits. » On ne saurait trop conseiller d’attendre le générique de fin où un petit « making of » montre le travail des techniciens.
Au-delà de la technique
Travis Knight, amoureux de stop motion, a dédié son studio à cette technique. « La beauté des marionnettes et la maestria des animateurs ne suffisent pas, insiste-t-il. L’âme qui se dégage du film doit venir des sentiments qui l’habitent. » Son film est conçu comme une déclaration d’amour à ses parents.
« Mon père n’était pas souvent là mais il m’a apporté une stabilité affective que j’espère avoir fait transparaître dans Kubo ». Cette tendresse filiale est évidente dans cette belle histoire où le jeune héros doit faire la part entre réalité et fiction, entre joie et chagrin, pour grandir.