Virginie Efira: «Cette Victoria, c'est mon type de femme, sans hésitation!»
COMEDIE•«Victoria» n'est pas qu'une comédie réussie, c'est aussi le meilleur rôle de Virginie Efira au cinéma...
Stéphane Leblanc
On l'avait quittée en épouse très pieuse de l'inquiétant Laurent Laffite . Et peu de temps avant, en flirt un rien ridicule d'un minuscule Jean Dujardin . Revoici Virginie Efira dans un rôle qui fera date dans sa carrière, touchante et drôle en avocate au bord de la crise de nerf.
Le film s'appelle Victoria, comme l'héroïne qu'elle incarne et c'est une comédie des plus réussies, très classique façon Howard Hawks, Billy Wilder ou Blake Edwards dans la forme, mais bien plus moderne dans ce qu'elle raconte. «C'est une comédie désespérée sur la vie chaotique d'une femme contemporaine», rigole Justine Triet, sa réalisatrice, qui nous avait déjà bien amusé avec son premier film, La Bataille de Solférino.
Un chien pour seul témoin
L'histoire commence par une cérémonie de mariage où cette avocate pénaliste en plein néant sentimental s'ennuie. Elle retrouve un ami (Melvil Poupaud), accusé le lendemain d'une tentative de meurtre par sa compagne avec un dalmatien pour seul témoin...
Elle hésite à le défendre, engage un jeune dealer (Vincent Lacoste) pour s'occuper de ses enfants alors que son ex, un geek effrayant (Laurent Poitrenaux), revient à la charge. On n'en n'est qu'au début, le film est prêt à lâcher une série de cataclysmes...
«Cette Victoria, c'est mon type de femme, sans hésitation !, s'exclame Virginie Efira. Son énergie, sa drôlerie, la complexité des situations dans lesquelles elle se met. En plus, son métier d’avocate est un de mes fantasmes : j’aurais adoré démêler la vérité, défendre des coupables…»
Une comédie romantique... en «plus cruel»
Et ça tombe, car vu les beaux gosses qui l'entourent, on se doute que Victoria ne se contente pas d'être un thriller ou un film de procès, ce qu'il est partiellement, mais que le film joue aussi avec les codes de la comédie romantique, pour mieux les détourner. «Ce qu'ils se disent est parfois bien plus cruel», note Justine Triet. Tant mieux!
«J'admire le », relève Virginie Efira à qui la réalisatrice de La Bataille de Solférino a sans doute offert son meilleur rôle à ce jour au cinéma. «Quand elle ordonne à Vincent Lacoste de me dire : «Dis-lui qu’elle est belle». Ou à moi : «Ôte-lui la chemise, que le bouton pète !», ça surprend !»
Vincent Lacoste en gants Mappa
Malgré la différence d'âge, leur duo fonctionne. «Avec , c’était très spontané, reprend Virginie Efira. J’adore ce garçon: il fait partie de cette jeune génération qui se joue de la part de féminité inhérente au métier d’acteur avec beaucoup de grâce, de légèreté et d’amusement.» Il faut le voir, babysitter flegmatique en gants Mappa roses, lancer un tonitruant : «Allez les filles, on range les iPad et on va se coucher». C'est drôle, tout simplement.
«Une comédie, c’est un genre exigeant, note Virginie Efira. Quand c’est bien fait comme ici, ça peut raconter une quantité de choses avec une distance salvatrice.»