FANTASTIQUE«The Strangers» jette un sort sans savoir «où il est allé»

«The Strangers»: Le sort jeté pendant le tournage, «on ne sait pas bien où il est allé»

FANTASTIQUENa Hong-jin, réalisateur coréen de « The Chaser », raconte le tournage mouvementé de son nouveau film d’horreur haute tension sur fond de démon et d’exorcisme…
Chun Woo-hee dansThe Strangers de Na Hong-Jin
Chun Woo-hee dansThe Strangers de Na Hong-Jin - Metropolitan Fimexport
Caroline Vié

Caroline Vié

Quand on rencontre Na Hong-jin, il est difficile d’imaginer que ce gentil monsieur coréen au doux sourire est le réalisateur de films aussi brutaux que The Chaser (2009) et The Murderer (2011). Le cinéaste persiste et signe avecThe Strangers, cauchemar intense présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes. A côté, Conjuring 2 ressemble aux Teletubbies. « J’ai voulu montrer l’influence de diverses religions sur la vie en Corée », explique le cinéaste à 20 Minutes. Pour ce faire, il emmène le spectateur dans un petit village confronté à des meurtres atroces.

Na Hong-jin à Cannes
Na Hong-jin à Cannes - Caroline Vié

L’exorcisme à la mode coréenne

Si Na hong-jin ne ménage pas le public quand un inspecteur dépassé mène l’enquête entre fous furieux et démons sanguinaires, son art culmine lors d’une scène d’exorcisme ahurissante, si intense qu’elle semble durer des heures. « Elle ne fait que sept minutes trente, précise Na Hong-jin mais ces cérémonies sont très éprouvantes et c’est ce que j’ai voulu rendre pour ce film. » Différents chamanes et autres prêtres tentent de chasser le diable à grand renfort de chorégraphies extrêmes et de percussions destinées à faire passer au Malin le goût de s’en prendre aux humains. Cette séquence vaut à elle seule le déplacement.

Inspiré de vraies cérémonies

Le cinéaste a assisté à de véritables exorcismes afin d’être le plus réaliste possible. « Bien sûr, ces rituels ne se pratiquent pas tous les quatre matins, reconnaît-il, mais ce que je montre correspond à une vérité à peine exagérée. » Pour autant, ce genre de choses ne se pratique pas sans risque. « Normalement, on envoie un sort à quelqu’un de précis mais, là, comme il s’agissait d’un tournage, on ne sait pas bien où il est allé. Ce qui m’importait est que ma scène soit réussie. » Il assure cependant être raisonnablement convaincu qu’aucun spectateur ne sera touché.

Jamais sans mon chamane

Le réalisateur, prudent, a protégé son équipe en ayant son chamane personnel présent sur le plateau pendant toutes les étapes du tournage. « Non seulement il a formé les acteurs aux rituels, mais il s’assurait que rien de maléfique ne viendrait nous frapper », précise-t-il. Le prêtre a même accompagné Na Hong-jin sur la Croisette. « S’il y avait eu le moindre problème pendant la projection, il aurait pu faire son job et intervenir à sa façon. » De quoi faire (un peu) regretter aux festivaliers que tout se soit bien déroulé.