«Hibou»: Ramzy ne cherche «ni la facilité, ni le succès à tout prix»
COMEDIE•Avec « Hibou », le comique signe un premier film aussi drôle qu’attachant où il incarne un homme habillé en oiseau nocturne…Caroline Vié
Quand on dit qu’Hibou ne ressemble à rien d’autre, c’est un compliment ! Ramzy Bedia signe un premier film atypique, l’histoire d’un garçon complexé qui voit sa vie bouleversée par l’irruption à son domicile d’un oiseau nocturne, puis la découverte d’un costume de Grand-duc… « Tout a commencé par une pub pour les fromages Panda Cheese avec un plantigrade vraiment très méchant. En essayant de broder sur ces petits films pour amuser ma fille, j’ai imaginé que cet homme habillé en panda était agressif parce que les gens ne le voyaient pas ! » confie-t-il à 20 Minutes.
Tout sauf une comédie romantique
Avec l’auteur et journaliste Fadette Drouard, Ramzy a ensuite brodé une histoire complètement frappadingue. « C’était dur à vendre car les producteurs avaient envie de tirer l’ensemble vers la comédie romantique, alors il n’y a pas de genre cinématographique que je déteste plus au monde. Cela me met hors de moi car je trouve ça d’une bêtise sans nom ! » Ramzy a donc choisi de s’inspirer de son propre père et de lui rendre un hommage détourné. « On l’avait surnommé le Grand-duc en raison de son aspect sévère et de ces gros sourcils. S’il n’est plus là aujourd’hui, il y a beaucoup de mon amour pour lui dans le film. C’est pour cela que j’ai opté pour le hibou. »
Avec de vrais morceaux de Ramzy dedans
Le comique reconnaît être proche du héros, personnage lunaire et souffre-douleur que son apparence de hibou va faire évoluer tout en lui permettant de rencontrer une charmante demoiselle habillée en panda. « A l’origine, elle devait être un suricate, mais j’ai trouvé que le couple hibou/panda fonctionnait mieux », avoue-t-il. Tendresse et atmosphère surréaliste sont au menu pour ces deux grands animaux aux comportements enfantins. « Le film Her de Spike Jonze m’a prouvé qu’on pouvait parler de choses sérieuses comme la difficulté de communiquer en traitant cela par l’absurde, une forme de rire que j’ai toujours aimé pratiquer. Il y a beaucoup de moi dans ce film. »
Une certaine dose de risque
Des visages connus (Eric Judor, Philippe Katherine, Elodie Bouchez) viennent faire un petit coucou, mais le film est, avant tout celui de Ramzy. « J’ai mis la pédale douce sur le burlesque et sur les gags purs pour essayer de faire quelque chose de plus artistique. Je ne sais pas si le succès sera au rendez-vous, mais je sais que je n’aurais pas eu envie de faire la plupart des comédies françaises que je vois ! » On regrette juste que la peluche du fameux hibou, craquant, n’ait pas été commercialisée. Ramzy a depuis enlevé son plumage pour un autre projet alléchant : une comédie sur le gourou Raël en cours d’écriture.
Une autre firme
« Eric Judor et moi sommes arrivés en même temps que Jamel Debbouze, Gad Elmaleh et Michael Youn. Nous avons tous connu la gloire puis avons pris des chemins différents. Je crois qu’Eric et moi avons toujours des velléités artistiques et que cela se voit dans Hibou. Nous ne cherchons ni la facilité, ni le succès à tout prix. » Si cela leur a pu leur valoir valu de beaux gadins au box-office, comme pour celui, immérité, du récentLa Tour 2 contrôle infernale, cela n’enlève rien aux qualités d’un humour dépourvu de méchanceté et de vulgarité qu’on retrouve aussi dans Hibou.