VIDEO. «Zootopie»: Un animateur français dit s'être inspiré des mouvements des Yamakasi
ANIMATION•Alors que le polar animé sort le 29 juin en vidéo, nous avons rencontré un de ses animateurs français…Caroline Vié
Nicolas Prothais est l’un des nombreux animateurs et techniciens français ayant travaillé sur Zootopie de Byron Howard et Rich Moore, le dernier grand succès des studios Disney, accréditant la thèse d’une french touch dans le cinéma d’animation américain.
Alors que le film sort en DVD et Blu-ray, Nicolas Prothais a accepté d’en commenter une brève séquence afin d’éclairer les lecteurs de 20 Minutes sur son rôle dans la production de films d’animation.
« Mon travail consiste à faire bouger les personnages et à leur donner des expressions une fois qu’ils ont été dessinés. C’est proche de ce que fait un marionnettiste », explique-t-il. Fait amusant : Nicolas reconnaît ne pas être un bon dessinateur mais il sait donner vie aux héros des films comme il l’a notamment fait pour Les mondes de Ralph (2012) etLa Reine des neiges (2014).
Une création totale
Si on se dit souvent que les animateurs sont des dieux dans la façon dont ils peuvent créer un univers de toutes pièces, Nicolas Prothais s’amuse de cette comparaison. « Il s’agit en fait de polythéisme car c’est un vrai boulot d’équipe guidé par un seul but : transposer à l’écran ce que souhaitent Byron Howard et Rich Moore. »
Les deux réalisateurs suivent le processus pas à pas en se faisant projeter régulièrement les scènes confiées à chaque animateur. « Il nous arrive de nous inspirer des acteurs qui font les voix, de reprendre leurs tics et leur gestuelle », précise-t-il.
Dans cette scène, Judy et Nick découvrent une limousine où a séjourné la belette qu’ils recherchent. L’état du véhicule est des plus inquiétants, donnant à penser qu’il est arrivé malheur au disparu tombé dans les griffes de loups sanguinaires… La séquence est brève mais elle a demandé beaucoup de soins pour montrer l’urgence qui talonne les héros sur les traces de malfaiteurs redoutables.
Retrouver le naturel
« Ce qui m’a le plus intéressé, c’est le langage corporel des personnages. La fluidité de leurs déplacements était capitale pour que le spectateur retrouve l’esprit des polars dont les réalisateurs se sont inspirés. » Le duo d’enquêteurs se glisse dans la voiture avant d’observer attentivement chaque détail dans le véhicule. « J’ai étudié des vidéos des Yamakasi car je suis, bien entendu, incapable de faire ce type de mouvements moi-même. Mais il m’arrive aussi de regarder ma propre façon de bouger pour donner une impression de naturel aux personnages. » Son rôle est de faire oublier rapidement que les héros ne sont pas faits de chair et de sang. Et ça fonctionne à 300 %.