Festival d'Annecy: «On focalise sur le succès des Français, mais j’ai vu aussi des échecs cuisants»
ANIMATION•Le directeur de l'animation de DreamWorks balaye des idées reçues sur le succès actuel des Français dans le cinéma d'animation...Caroline Vié
Cette année, le Festival d’Annecy rend hommage au cinéma d’animation français. Une bonne occasion pour célébrer la « french touch », ce « je-ne-sais-quoi » qui fait que les artistes de notre beau pays sont très recherchés par les studios d’animation américains.
Kristof Serrand, Français installé aux Etats-Unis et directeur de l’animation chez DreamWorks qui a notamment travaillé sur les deux Dragons, trouve la notion amusante. « Vous croyez que les Français sont les meilleurs au monde pour l’animation ? Tous les pays apportent de grands talents complémentaires et différents ! », nuance-t-il dans un entretien à 20 Minutes.
Issu des Gobelins, école réputée dans le monde entier, il vante cette formation parce que les professeurs « sont des intervenants qui pratiquent le métier et qui peuvent donc parler aux étudiants de la situation professionnelle réelle des animateurs. » Là aussi, il balaye des idées reçues avec un grand sourire. « Les élèves des Gobelins sont bons parce que la sélection est drastique ! Ceux qui sont choisis sont déjà les meilleurs à la base. La formation leur permet de le devenir encore davantage ».
DreamWorks est cependant le studio hollywoodien qui emploie le plus de Français : une quarantaine y est engagée. « Nous ne recrutons pas en ce moment, précise Serrand, mais il est vrai que nous avons choisi de nombreux Français y compris à Annecy ! »
Des conseils pour les jeunes
Alors comment se faire remarquer quand on veut réussir dans l’animation ? « Il n’y a pas de secret mais il faut avoir une détermination sans faille et savoir que tout le monde ne réussit pas. On focalise sur les succès mais j’ai aussi vu des échecs cuisants. » Il encourage cependant les gens à se lancer. « Dessiner et essayer de se créer un réseau de relations dans le monde l’animation est une excellente idée, précise-t-il. Un festival comme Annecy est un lieu idéal pour cela ! »
Pour Kristof Serrand, le fait d’être diplômé d’une école n’est pas un facteur de sélection. « Si je crois indispensable d’avoir une formation solide aujourd’hui, je ne regarde jamais les diplômes, précise-t-il. Ce qui compte, c’est ce que les gens sont capables de faire et cela se voit au premier coup d’œil sur leurs dessins. »