«L'Idéal» aurait été que Frédéric Beigbeder s'abstienne d'adapter son roman «Au secours Pardon»
COMEDIE•Le romancier porte à l’écran son roman « Au secours Pardon » et confie de nouveau le rôle de son alter ego à Gaspard Proust…Caroline Vié
Entre Frédéric Beigbeder et les adaptations cinématographiques, l’histoire a commencé en 2007 avec 99 francs de Jan Kounen et s’est poursuivie en 2012 avecL’amour dure trois ans qu’il a lui même mis en scène. Le romancier retourne à la manœuvre avec L’Idéal, adaptation de son livre Au secours Pardon (Le livre de poche), dont le changement de titre est emblématique de la sagesse du projet tout entier. Le cinéaste écrivain a gagné en assurance ce qu’il a perdu en causticité et en rigueur dans cette comédie sur le milieu de la mode. 20 Minutes explique pourquoi.
Proust en roue libre
Gaspard Proust incarnait déjà le héros L’amour dure trois ans. Il a perdu son naturel pour cette nouvelle incarnation de Frédéric Beigbeder chargé de débusquer des mannequins en Russie et profitant de toutes les occasions pour se mettre la tête à l’envers.
Une impression de déjà-vu
Si Beigbeder a retrouvé l’esthétique drogue, sexe et rock de sa période « modeuse », l’ensemble n’apprend rien sur les excès d’un monde qu’on a déjà vu représenté de façon plus pertinente et novatrice, ne serait-ce que dans le récent The Neon Demon.
Des gags répétitifs
Mafieux ridicule, femmes hystériques, orgies et gueules de bois répétitives prouvent que l’humour vachard de l’auteur passe largement mieux à l’écrit qu’à l’écran. Et que dire de son apparition embarrassante en alcoolo mondain ?
De l’eau dans la vodka
Dans le livre, le héros avait une relation pour le moins sulfureuse avec sa propre fille. Passage au ciné oblige, le scénario a gommé ce côté provocateur au profit d’une conclusion autrement plus sage et bien pensante.