«A War»: Un (bon) film de guerre sous (bonnes) influences
CONFRONTATION•Tobias Lindholm, le réalisateur de « Highjacking », plonge dans le chaos du conflit afghan dans un récit qui trouve son originalité en rappelant d’autres films célèbres…Caroline Vié
Le cinéaste danois Tobias Lindholm plonge les spectateurs au cœur de sujets qui fâchent et entraîne son acteur fétiche Pilou Asbæk dans l’aventure. Monde carcéral dans R (2014), bateau pris d’assaut par des pirates pour Highjacking (2013) ont été les terrains de jeu des deux complices que s’attaquent maintenant à un conflit brutal. A War fait découvrir la vie quotidienne de soldats danois en Afghanistan par les yeux d’un jeune commandant contraint de prendre des décisions drastiques qui vont le conduire au tribunal. 20 Minutes détaille en quatre points comment le cinéaste parvient être original tout en rapellant d’autres films de guerre.
1- Le choc des images
Dès les premiers plans, on est sur place avec les héros. Tobias Lindholm ne fait aucun cadeau au spectateur immédiatement plongé au milieu du conflit. On n’a pas le temps de réfléchir tant l’ensemble est haletant. Comme doit l’être, sans doute, le quotidien des soldats. On pense aux scènes guerrières deVoyage au bout de l’enfer (1978) de Michael Cimino.
2- Le choc des contrastes
La guerre ne frappe pas que les guerriers. On suit aussi la vie de l’épouse du héros contrainte d’élever seule leurs enfants avec la peur au ventre d’apprendre que le pire est arrivé à son chéri. Un montage parallèle montre que sa lutte à elle n’est pas simple non plus. La compassion que font ressortir ces séquences pour celles qui attendent est d’une rare profondeur. Grace is Gone (2007) de James C. Strouse montrait aussi la difficulté de gérer l’absence pour les familles des soldats.
3- Le choc de la décision
Après avoir fait découvrir le chaos des zones de guerre, le réalisateur permet de mieux saisir comment les officiers au front doivent agir vite avec des conséquences irréparables et souvent imprévisibles. Méconnaissance du terrain, panique et épuisement sont des mauvais conseillers pouvant causer de lourdes pertes en vies d’innocents, dommages collatéraux du conflit. Comme dansLa chute du faucon noir (2002) de Tony Scott.
4- Le choc du retour
Loin d’être accueilli en héros, le jeune officier se retrouve sur le banc des accusés. La brutalité froide des scènes de procès contrastant avec son retour en famille se révèle incroyablement puissante en dénonçant le décalage entre la réalité de la guerre et la conception qu’en ont les civils. On se souvient de Dans la vallée d’Elah (2007) de Paul Haggis.