VIDEO. Festival de Cannes: Cinq choses à retenir de cette 69e édition
CINEMA•Le 69e Festival de Cannes s'est achevée sur une Palme d'or (encore une) pour Ken Loach...V. J.
Après plus de dix jours de compétition et une vingtaine de films vus, le jury présidé par George Miller a rendu dimanche soir son palmarès. Un palmarès inattendu, décrié, qui pour beaucoup de festivaliers -et surtout les journalistes- ne reflète qu’à moitié la richesse decette 69e édition. Retour sur les cinq moments à retenir du festival.
Une Palme d’or sociale
C’est une habitude à Cannes, que le président du jury remettela Palme d’or à un film qui ne lui ressemble pas. Après David Cronenberg qui a couronné Rosetta des frères Dardenne, Tim Burton Oncle Boonmee d’Apichatpong Weerasethakul ou Steven Spielberg La vie d’Adèle, George Miller, le réalisateur de Mad Max tout de même, récompense donc Moi, Daniel Blake, le dernier film en colère d’un jeune cinéaste de 79 ans. Une Palme engagée, sociale.
« Le cinéma est porteur de nombreuses traditions, l’une d’entre elles est de présenter un cinéma de protestation, un cinéma qui met en avant le peuple contre les puissants, j’espère que cette tradition se maintiendra, a ainsi déclaré Ken Loach sur scène. Nous approchons de périodes de désespoir, dont l’extrême droite peut profiter. Donc nous devons dire qu’autre chose est possible. Un autre monde est possible et nécessaire. »
« T’as du clito ! »
Peut-être LA phrase de la cérémonie de clôture… et même du festival en général. A la fois une réplique culte de Divines de Houda Benyamina et l’interjection de sa réalisatrice franco-marocaine à Edouard Waintrop, qui a sélectionné le film à la Quinzaine des réalisateurs. Un premier long-métrage coup de poing, auréolé de la Caméra d’or, et un portrait générationnel et féminin sur la banlieue, souvent comparé à La Haine.
La révélation Toni Erdmann
C’était le chouchou de la presse et de 20 Minutes. Une comédie allemande de trois heures (ne partez pas), qui a secoué le début du festival et plié en deux les spectateurs. A travers la relation dysfonctionnelle entre un père et sa fille, Maren Ade réalise une sorte de best of de ce Cannes 2016. Tout y est : le libéralisme et la mondialisation (comme dans Moi, Daniel Blake), le sexe (Rester Vertical, Mademoiselle), la Roumanie comme décor (Sieranevada, Baccalauréat), sans oublier un portrait de femme extraordinaire (Divines). Si Toni Erdmann ne repart pas avec la Palme (George Miller aurait détesté le film), il peut se consoler avec le prix Fipresci de la presse internationale.
La Julia Roberts aux pieds nus
Le festival de Cannes n’a pas lieu que dans les salles obscures, mais aussi sur le tapis rouge. Comme chaque année, nombre de stars ont monté les marches, et sila robe dénudée de le top Bella Hadid a fait son petit effet, c’est Julia Roberts qui a assuré le show. Pour sa première fois sur la Croisette, elle a décidé de se faire plaisir et de bousculer le protocole. C’est ainsi pieds nus que la star a monté les marches pour la présentation de Money Monster, le film de Jodie Foster, avec George Clooney. Pierre Lescure et Thierry Frémaux ont bien pu lui faire les gros yeux, elle affichait un grand sourire.
Un festival de sifflets
Olivier Assayas, Xavier Dolan, Nicolas Winding Refn, Sean Penn… ils sont des habitués de la Croisette, ce qui ne les a pas empêchés d’être copieusement sifflés. Le jury a aussi été sifflé en salle de presse pour avoir récompensé Ken Loach et Xavier Dolan, là où les journalistes attendaient Toni Erdmann, American Honey ou Paul Verhoeven. Mais Cannes ne serait pas vraiment Cannes sans les sifflets, et 20 Minutes a même préparé un petit guide pour être sûr que son film soit hué. Prêt pour l’année prochaine ?