DER DES DERCannes: «Moi Daniel Blake» est-il le «dernier-dernier» Ken Loach?

Festival de Cannes: «Moi Daniel Blake» est-il le «dernier-dernier» film de Ken Loach?

DER DES DERKen Loach aimerait remettre le couvert avec un autre film après cette chronique qui a fait pleurer la Croisette, mais le pourra-t-il?...
Ken Loach sur le tournage de Moi Daniel Blake
Ken Loach sur le tournage de Moi Daniel Blake - Le Pacte
De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

Ken Loach a ému la Croisette avec le magnifique Moi Daniel Blake, l’histoire d’un chômeur cardiaque et d’une mère célibataire paumée tentant de survivre à la misère et aux méandres d’une administration kafkaïenne. Lors de la présentation de Jimmy’s Hall à Cannes en 2014, le cinéaste avait pourtant laissé entendre qu’il souhaitait mettre fin à sa carrière. « Je m’étais un peu emballé à l’époque, avoue-t-il à 20 Minutes. J’ai ensuite trouvé de quoi m’indigner. »

Toujours envie de tourner

A presque 80 printemps, le réalisateur britannique n’a rien perdu de son goût pour dénoncer les inégalités sociales. « Les choses vont en s’aggravant, ce qui est déprimant quand on a milité toute sa vie », soupire-t-il. Ce film et ses personnages l’ont porté malgré la fatigue qu’il avoue ressentir. Quant à un éventuel nouveau projet, Ken Loach a appris à ne plus exprimer de certitudes à ce sujet. « J’ai découvert que je cafarde quand je ne tourne pas, reconnaît-il mais je ne suis plus certain d’avoir la santé pour me lancer dans un nouveau long-métrage. »

Une deuxième Palme d’or ?

« Je suis heureux d’être à Cannes à qui je dois une bonne partie de ma carrière, admet-il, mais je ne pense pas au festival quand je tourne et je suis toujours aussi agréablement surpris quand on m’invite : je ne considère pas cela comme un dû. » Il refuse de penser à une deuxième Palme d’or, se satisfaisant pleinement de l’enthousiasme des cinéphiles. « Si j’obtenais un prix, il récompenserait les travailleurs malmenés que je décris et qui ont plus de mérite que moi », martèle-t-il. C’est tout le mal que l’on lui souhaite.