«Grimsby - Agent trop spécial»: Sacha Baron Cohen, serial provocateur en cinq films
SHOCKING•Le comédien caméléon s’est fait une spécialité de l’humour vache et du mauvais goût, la preuve par cinq (films) et leur indice d'efficacité en matière de provocation...Caroline Vié
Rien n’amuse davantage Sacha Baron Cohen que de choquer. Et le comédien britannique de 44 ans n’a pas mis d’eau dans son whisky pour son nouveau film, le très mal élevé Grimsby - agent trop spécial, réalisé par Louis Leterrier. L’acteur, qui ne s’adresse à la presse que sous le couvert de ses personnages, n’en est pas à son coup d’essai. 20 Minutes a passé en revue l’ensemble de ses atteintes au bon goût en dressant, pour chacune d’elles, leur rapport provocation/efficacité.
Au service (pas très secret) de Sa Majesté
Dans Grimsby, le bon Sacha s’est fait un look d’enfer avec une coupe façon Mireille Mathieu punie par son coiffeur. Cette parodie de film d’espionnage lui permet d’essayer de sauver le monde avec l’aide de son frangin, agent secret qui ne le reste pas longtemps. Le gros derrière d’un animal est un élément marquant d’une comédie qui ferait passer les Visiteurs 3 pour un summum de délicatesse digne d’un salon de thé. Rapport provocation/efficacité : 39 %.
Plus rappeur, tu meurs
Le « gansgta » qu’il incarne dansAli G. (Mark Mylod, 2002), Sacha Baron Coen l’avait d’abord créé à la télévision britannique dans les années 1990, comme la plupart de ses avatars. Ce rappeur faux animateur de talk-show a piégé de nombreuses stars dans son émission. Il déculotte la reine d’Angleterre et se fait faire des gâteries par un chien pour sa première apparition sur grand écran. Rapport provocation/efficacité : 48 %.
Bigre quel migrant
Dans Borat (Larry Charles, 2006), notre homme endosse costume étriqué ou maillot de bain révélateur pour brocarder l’Amérique en caméra cachée. Qu’il égratigne l’hymne national au milieu d’un public nationaliste ou partage des privautés avec un ami obèse au milieu d’un hôtel chic, son personnage de Kazakh macho et antisémite ne fait pas dans la subtilité. Rapport provocation/efficacité : 55 %.
Si t’es gay, ris donc…
Si Borat n’a pas fait rire les habitants du Khazakstan, Brüno (Larry Charles, 2009) s’est pris une volée de bois vert par certaines associations gays. Ce « fashionisto », homosexuel flamboyant, échange un bébé africain contre un iPod et sème la panique dans les défilés de mode avec un costume en velcro. Restent des séquences ahurissantes comme un duel au godemiché et une causerie avec des chasseurs bas du front. Rapport provocation/efficacité : 34 %.
Sacha au pouvoir !
The Dictator (Larry Charles, 2012) marque les limites du système Sacha Baron Cohen qui peine à se positionner face à une actualité bien plus terrible que toutes les fictions. Déchiré entre l’envie de provoquer et le désir de ne pas être (trop) antipathique, l’acteur se prend les pieds dans le tapis diplomatique et se révèle peu convaincant dans un double rôle de dictateur fan des exécutions sommaires et de son sosie bête comme ses pieds. Rapport provocation/efficacité : 12 %.