«Demolition»: Et si Jake Gyllenhaal était le nouveau Jack Nicholson?
PERFORMANCE•La prestation du comédien trentenaire fait penser à celles de son aîné dans ce film de Jean-Marc Vallée...Caroline Vié
L’intensité de Jake Gyllenhaal est l’atout majeur de Demolition, le nouveau film de Jean-Marc Vallée. Le comédien s’y met à nu en Rastignac de la finance perdant la tête après l’accident de voiture qui a coûté la vie à sa femme. Devenu fou de douleur, son personnage détruit méthodiquement sa vie passée, de son emploi à son logement qu’il attaque à la perceuse. Devant sa rage déterminée, on pense à un autre grand acteur connu pour ses prestations plus grandes que nature : Jack Nicholson. 20 Minutes a trouvé cinq points communs entre les deux comédiens.
Ils s’en prennent à l’immobilier
Quand Jake G. pète une durite, l’assistance se cache derrière des sacs de sable en attendant que la tempête passe. La séquence où il massacre son intérieur avec l’aide d’un gamin précoce interprété par l’excellent Judah Lewis n’est pas sans rappeler celle où Jack N. s’en prend à la porte de la salle de bain dans Shining.
Ils peuvent faire (très) peur
Ces deux gars-là parviennent à communiquer une impression de folie furieuse donnant envie de les envoyer se reposer chez les hommes en blanc. Dans Demolition, Jake G. se conduit très mal avec son futur ex-beau-père et avec ses anciens collègues. Quant à son regard de dément, il n’a rien à envier à celui de Jack N. dans le Batman de Tim Burton.
Ils peuvent avoir un charme fou
Jake G. fait le joli cœur avec Naomi Watts, épatante en mère célibataire tentant péniblement de survivre à une relation toxique avec son employeur. Gyllenhaal offre un mélange de douceur et de violence avec le même talent que Jack N., toujours crédible en ours bipolaire comme dans Les infiltrés de Martin Scorsese où il passe du charisme à la brutalité à la vitesse de l’éclair.
Ils pratiquent la « méthode »
Comme son aîné de 78 ans, Jake G., 35 printemps, entre dans ses rôles avec passion vivant chaque personnage au point de ressentir ses émotions au plus profond de lui-même. Les deux comédiens sont des adeptes de la méthode de l’Actors Studio qui demande à ses disciples de s’oublier pour livrer des performances extrêmes.
Ils savent choisir leurs réalisateurs
Jack N. a été dirigé par les plus grands : Stanley Kubrick, Roman Polanski, Milos Forman ou Tim Burton pour n’en citer qu’une poignée. Outre Jean-Marc Vallée, réalisateur de Dallas Buyers Club, Jake G. a donné le meilleur de lui-même chez Denis Villeneuve (Prisoners), Ang Lee (Le secret de Brokeback Mountain) ou David Fincher (Zodiac) et il a encore une longue carrière devant lui.